
Le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh a confirmé ce samedi 8 novembre sa candidature à un sixième mandat, lors du congrès de son parti, le RPP. Cette annonce intervient quelques jours après la suppression de la limite d’âge fixée à 75 ans pour les candidats à la présidentielle. À 77 ans, le chef de l’État, au pouvoir depuis 1999, consolide ainsi sa mainmise sur un système politique verrouillé.
Malgré les critiques internationales sur l’absence de pluralisme, il reste le favori incontesté du scrutin prévu en avril 2026
Le RPP officialise une candidature attendue
C’est lors d’un congrès du Rassemblement populaire pour le Progrès (RPP), parti présidentiel, que la décision a été actée. Selon un communiqué de la présidence djiboutienne, « le président Guelleh a accepté cette nomination avec gratitude, réaffirmant son engagement en faveur de l’unité, de la stabilité et du développement dans un contexte mondial difficile ».
Cette annonce ne constitue toutefois pas une surprise. Elle intervient moins d’une semaine après une réforme constitutionnelle majeure. Le Parlement a en effet supprimé la disposition qui fixait à 75 ans la limite d’âge pour se présenter à la présidentielle. Il faut rappeler qu’en 2010, la Constitution avait déjà été amendée pour retirer la limite de deux mandats. Âgé de 77 ans, IOG voit ainsi son chemin dégagé pour briguer un nouveau quinquennat.
Une position géostratégique au cœur des enjeux mondiaux
Djibouti, cet État peu peuplé de la Corne de l’Afrique, occupe une place stratégique capitale. Bordant le détroit de Bab Al-Mandab, porte d’accès à la mer Rouge et carrefour du commerce mondial entre l’Asie et l’Occident, le pays attire les convoitises des grandes puissances. Il abrite notamment des bases militaires étrangères, dont celles des États-Unis, de la Chine, de la France et du Japon, consolidant son rôle de plaque tournante sécuritaire et logistique.
Un favori naturel dans un système verrouillé
Ismaïl Omar Guelleh, qui avait succédé en 1999 à Hassan Gouled Aptidon, est d’ores et déjà considéré comme le grandissime favori de cette élection. Lors du scrutin de 2021, il avait été réélu avec un score écrasant de plus de 97 % des voix sous la bannière de sa coalition hégémonique, l’Union pour la majorité présidentielle (UMP).
Cependant, le maintien d’un tel pouvoir sans partage est régulièrement critiqué par les organisations internationales. Les défenseurs des droits humains pointent du doigt la répression des voix dissidentes et le verrouillage presque total du paysage médiatique, Djibouti étant classée très bas dans les enquêtes sur la liberté de la presse. Malgré ces critiques récurrentes concernant l’équité des processus électoraux, IOG semble prêt à consolider son emprise pour les cinq prochaines années.




