L’ennemi public numéro un d’Afrique de l’Ouest


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Hamani Tidjani
Hamani Tidjani

Hamani Tidjani est l’homme le plus recherché du Bénin. Le bandit nigérien, présumé à la tête d’un trafic de voitures de luxe dans toute la sous-région, serait à l’origine de la fermeture de la frontière bénino-nigériane en août dernier après que ses hommes aient braqué la voiture de la fille du président nigérian Olusegun Obasanjo. La traque bat son plein.

Où se cache Hamani Tidjani ? C’est ce que les polices béninoise et nigériane aimeraient bien savoir. En cavale depuis près d’un mois au Bénin, où il vivait tranquillement depuis une dizaine d’années, le mafieux nigérien reste introuvable. Receleur notoire de voitures du luxe dans toute la sous-région, ses hommes ont commis la terrible erreur de voler le véhicule de la fille du président nigérian, Olusegun Obasanjo. Un fait d’arme qui a déclanché l’ire du maître d’Abuja et qui serait à l’origine de la fermeture momentanée de la frontière bénino-nigériane en août dernier.

On ne touche pas à la famille Obasanjo. Hamani l’apprend à ses dépends. Lavoiture de la fille du Président qui aurait été retrouvé à Bamako risque aujourd’hui de le conduire à sa perte. Plus grave encore : il a provoqué un véritable incident diplomatique entre Cotonou et Lagos. Reprochant aux autorités béninoises leur laxisme dans la lutte contre le banditisme transfrontalier, Olusegun Obasanjo fait purement et simplement fermer la frontière entre les deux pays en août dernier. Une fermeture qui ne durera que quelques jours, mais qui fait figure d’avertissement pour le Bénin. Le pays aurait tout à perdre de se voir interdire toutes relations commerciale avec son puissant voisin.

Polémique autour d’une relaxe controversée

L’ultimatum lancé par le gouvernement nigérian au Bénin pour qu’il lui livre Hamani est arrivé à échéance vendredi dernier. Mais les Nigérians semblent avoir mis de l’eau dans leur vin. Une nouvelle fermeture de la frontière n’est plus à l’ordre du jour. A en croire l’ambassadeur du Nigeria au Bénin, les relations entre les deux pays seraient revenu es au beau fixe. Et leurs polices respectives agiraient main dans la main pour coincer l’infortuné malfrat qui fait désormais figure d’ennemi public numéro un et dont la capture est indispensable à une véritable normalisation diplomatique entre les deux voisins. Selon certaines sources, il se cacherait dans la région de Porto Novo. Une région actuellement quadrillée par les forces de l’ordre.

Mais la polémique reste entière. Récemment appréhendé pour recel par la gendarmerie béninoise, Hamani Tidjani sera pourtant relaxé au bout de deux jours par le procureur général de Cotonou, Honorac Adjovi. Manque de preuve. Une justification qui n’est pas du goût de l’opinion publique et des médias qui spéculent sur l’intégrité du magistrat. Hamani, bien connu des services de police pour avoir été arrêté en 1999, ne devraient pas cette fois-ci s’en tirer à si bon compte. Le nouveau mandat d’arrêt lancé à son encontre relève d’intérêts supra-nationaux et l’affront qu’il a infligé au Nigeria ne restera sûrement pas impuni.

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