
Khaled El-Enany a été désigné lundi 6 octobre directeur général de l’UNESCO par le Conseil exécutif, avec 55 voix contre 2 pour son adversaire congolais Firmin Matoko. L’Égyptien, soutenu par plusieurs grandes puissances, prendra ses fonctions le 14 novembre et devra faire face au départ annoncé des États-Unis en 2026, qui privera l’organisation de 8 % de son budget annuel.
L’annonce a été faite par la présidente executive Vera El Khoury Lacoeuilhe. Khaled El-Enany était le favori. En campagne depuis deux ans il avait le soutien public de la Ligue arabe, de l’Union africaine et de certains pays comme la France, le Brésil, l’Allemagne et la Turquie. Il entrera en fonction le 14 novembre prochain après avoir été désigné par la Conférence générale de l’UNESCO en Ouzbékistan.
Khaled El-Enany hérite d’une organisation qui va devoir se préparer à un nouveau départ des Etats Unis en 2026. Trump ayant jugé que la bureaucratie était trop lourde et son soutien à la Palestine excessif.
Cependant, en huit ans, Audrey Azoulay a profondément transformé l’UNESCO. D’abord elle a doublé son budget, qui est passé de 450 à 900 millions de dollars par an. Puis elle a réussi à accroître la visibilité de l’agence onusienne et a lancé des projets emblématiques comme la reconstruction de Mossoul en Irak. Enfin, elle a aussi mis en avant le patrimoine africain avec 19 sites inscrits au patrimoine mondial depuis 2018, contre seulement 11 auparavant. En outre, trente-sept éléments immatériels africains ont également été ajoutés à la liste de l’UNESCO, soit près de la moitié des nouvelles entrées mondiales.
Les priorités d’un mandat sous tension budgétaire
Un bilan qui galvanise El-Enany. Dès sa sortie de la salle plénière, il a tenu à donner le cap de son mandat face aux troubles que traverse l’institution. Il a notamment annoncé que pendant les 100 premiers jours dès son entrée en fonction, il rencontrera les représentants des États membres afin d’élaborer un plan stratégique pour faire face à la baisse du budget, estimée entre 8 et 11 % de l’organisation, à cause du départ prévu en 2026 des États-Unis.
Il a aussi dit vouloir améliorer l’efficacité de l’institution, souvent jugée trop bureaucratique, multiplier les sources de financement en misant sur la participation du secteur privé et davantage de partenariats entre les agences.