L’économie maghrébine à la loupe


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Le rapport sur le risque-pays de la Coface, le groupe français d’assurance à l’export, est, comme chaque année, très attendu par les investisseurs et les entreprises. Les pays du Maghreb sont différemment notés. Le Maroc et la Tunisie arrivent en tête, suivis par l’Algérie et l’Egypte.

Investisseurs et entreprises guettent, chaque année, le rapport de la Coface. Depuis plus de cinquante ans, le Groupe Coface accompagne et assure le développement des entreprises à l’étranger. Leader mondial de l’assurance-crédit export, de l’information d’entreprise et de la gestion de créances, la Coface distribue des notes sur les entreprises et les pays. Les pays de l’Afrique du Nord présentent des destins divers. La Tunisie et le Maroc, meilleurs élèves dans cette région, bénéficient d’un A4.  » Les pays notés A4 présentent un comportement de paiement souvent assez moyen qui pourrait être affecté par un retournement de la conjoncture mais la probabilité que cela conduise à un grand nombre de défauts de paiement reste modérée « , explique le rapporteur.

Les bons élèves et le 11 septembre

Les attentats du 11 septembre ont eu des conséquences sur la croissance dans tous les pays.  » En Tunisie, bien que toujours honorables, les perspectives de croissance devraient souffrir du ralentissement de l’activité en Europe et des effets négatifs des attentats du 11 septembre sur le tourisme. Par ailleurs, l’industrie et plus particulièrement le secteur textile, qui représente le tiers de la production manufacturière, est confrontée à des pertes de compétitivité résultant de la dépréciation de l’Euro ainsi qu’à des besoins d’adaptation structurelle imposés par l’ouverture progressive des frontières aux importations « , analyse la Coface. Le groupe français d’assurance à l’export note que  » le ralentissement d’activité attendu dans les prochains mois ne semble pas de nature à améliorer la situation « .

Le Maroc aussi souffrirait de la dépréciation de l’Euro.  » Comme en Tunisie, outre les efforts d’adaptation liés à la signature de l’accord de libre échange avec l’Union européenne, les entreprises sont confrontées à des pertes de compétitivité résultant de la dépréciation de l’Euro. Les secteurs exportateurs (textile-habillement, cuir, fruits et légumes) sont particulièrement touchés tandis que les importations concurrencent la production locale « . Optimisme : après deux années difficiles, la croissance s’est sensiblement redressée en 2001.

L’Egypte et l’Algérie en B

C’est l’Egypte qui a le plus souffert des attentats du 11 septembre et les tensions du conflit israélo-palestinien ne sont pas pour arranger la situation. Baisse du tourisme, des recettes pétrolières, des revenus du Canal de Suez et des transferts de la main-d’oeuvre émigrée, l’Egypte est asphyxiée.  » Le ralentissement de l’activité, un accès difficile aux devises et un manque de liquidités dû aux arriérés de paiement de l’Etat ont affecté la capacité de paiement des entreprises et sont à l’origine du déclassement en décembre 2001 de la note de l’Egypte de A4 en B « .

L’image de l’Algérie est plus contrastée. La croissance devrait être de retour mais la lenteur des réformes demeure un grand handicap.  » La baisse des prix pétroliers va contribuer à une forte diminution des excédents des comptes extérieurs et des comptes publics, au moment même où les dépenses budgétaires progressent. Malgré tout, la croissance pourrait repartir à la hausse grâce au plan de relance de l’économie. A moins d’un retournement de conjoncture brutal, le risque de crise financière reste contenu en raison du niveau confortable des réserves en devises « .

Nous reviendrons sur ce rapport dans sa partie consacrée à l’Afrique subsaharienne dans nos prochaines éditions.

Lire aussi : Panorama des risques économiques en Afrique subsaharienne.

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