L’amour à 50 ans et plus


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Qui a dit que l’amour était une affaire de jeunesse ? Les générations plus anciennes ont aussi leur mot à dire. Pour exprimer et partager ce que ce sentiment leur inspire après des années d’expérience, certains quinquagénaires et sexagénaires ont accepté d’ouvrir leur cœur à Afrik.com. Palpitant.

Comme dit le vieil adage, « l’amour n’a pas d’âge ». Mais d’une génération à l’autre, la vision de ce sentiment change. Le regard des plus âgés laisse à peine transparaître le trouble qu’éprouvent les plus jeunes en s’exprimant sur le sujet. Peut-être là le trophée d’années d’expériences en la matière. Quelques Africains quinquagénaires et sexagénaires ont accepté de livrer leur définition de l’amour.

 Ernest, 54 ans, Congolais (Brazzaville)

« Le véritable amour ne change jamais »


« Aimer, c’est se donner l’un à l’autre et porter assistance à l’être aimé pour le meilleure et pour le pire. J’estime que l’amour est réel lorsqu’il ne change jamais. J’ai rencontré ma femme au lycée et, après plus de trente ans de mariage, nous gardons la même complicité. Et lorsque je suis loin d’elle, je suis mal à l’aise. Je ressens un manque. Je ne peux pas me passer d’elle. Certains amis sont d’ailleurs surpris qu’avec le temps notre relation soit aussi forte qu’au premier jour. J’ai de la chance. Une chance que peut-être peu connaissent. »

 Christine, 58 ans, Kenyane

« Etre capable de tout pardonner »


« L’amour d’une personne pour une autre se traduit par le fait qu’elle fasse attention à vous et vous protège. Vous ressentez des sentiments très forts à son égard qui vous donnent envie d’avoir des enfants. Ces sentiments sont si forts que même si l’être aimé vous fait du mal, vous êtes prêts à le lui pardonner. Prêts à vous asseoir et à tout faire pour passer au-dessus de cette épreuve pour reprendre la route ensemble. »

 Jeannot, 52 ans, Camerounais

« L’amour s’use inévitablement avec le temps »


« Après 25 ans de mariage, je crois que le mariage consiste à préserver la relation de grande amitié qui a commencé il y a longtemps. Sans parler de lassitude, avec les années, une certaine routine s’installe. Les sentiments ne sont plus aussi forts qu’au départ, mais il y a toujours une grande joie de partager des moments avec la personne aimée. C’est triste de voir des sentiments qui étaient si forts s’amoindrir. On voudrait que leur intensité reste intacte. Mais quoi qu’il en soit, il faut aller jusqu’au bout pour mener à bien ce à quoi on s’est engagé. »

 Badjenga, 62 ans, Togolaise

« Quand on perd l’âge, le cœur n’a rien à y voir »


« Depuis 1950, où je me suis mariée, je vis normalement les relations amoureuses avec mon mari. On discute et on s’offre de bons moments en sortant comme au premier jour. J’ai toujours le même désir d’être avec lui. Quand on prend de l’âge, le cœur n’a rien à y voir. Je regrette simplement de ne plus pouvoir offrir le plat de mon cœur à mon mari. Avec l’âge, j’ai recours aux services des enfants placés ou des cuisinières. Ce n’est pas évident que j’ai les mêmes résultats. »

 Jérôme, 60 ans, Béninois

« Avec ma femme, je suis devenu frère et sœur »


arton7387.gif« Quand on est jeune, on s’occupe de la quête de se réaliser et de s’accomplir. Avec ma femme je suis devenu frère et sœur, car marié depuis 35 ans. C’est l’histoire de deux vies en une seule. La vie sentimentale âgée est riche. Elle ne s’arrête pas, elle se transforme. Je ne cours pas après les ‘minettes’, comme certains le font. C’est une responsabilité individuelle que de parler encore de ‘démon de midi’ à mon âge. Je suis un homme qui donne un sens à sa vie et pratique une hygiène de vie et de rigueur. »

 Hortense, 50 ans, Congolaise (Kinshasa)

« La crise a ruiné mon couple »


« A 50 ans, je peine à vivre des relations conjugales harmonieuses avec mon mari parce que avec la crise le climat est plus tendu dans ma relation. Mon mari n’a plus d’emploi, donc il est réduit à un niveau tel qu’il n’a plus d’influence dans son foyer. Cela génère un manque de paix conjugale et des conflits incessants. Il n’y a plus d’amour. On se supporte par la force des choses. Il est loin le temps où je le voyais comme l’élu de mon cœur. »

 Retrouver le thème développé sur Africa N°1 par Eugénie Diecky dans « les matins d’Eugénie » lundi et mardi matin de 10h30 à 13h. A écouter sur les 107.5 FM à Paris

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