L’Algérie refuse les réfugiés


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L’Algérie a décidé d’expulser 63 réfugiés économiques tunisiens entrés illégalement dans le pays. Le tribunal algérien de Souk Ahras n’a pris aucun risque d’incident diplomatique avec son voisin et s’est contenté d’appliquer la loi au pied de la lettre pour se débarrasser des intrus gênants.

De notre partenaire Le Quotidien d’Oran.

Le tribunal de Souk Ahras a connu, dimanche, une effervescence peu coutumière à l’occasion de la présentation devant le procureur de la République, de cinquante et un ressortissants tunisiens, poursuivis pour entrée et séjour illégaux sur le territoire national. Parmi les prévenus, originaires de la mechta tunisienne «Sidi-Rebbah», figuraient vingt-quatre hommes, quinze femmes et douze mineurs.

Fuyant, selon les déclarations de l’un d’entre eux, la misère et la famine qui les guettent dans leur pays, ils se sont résolus à s’introduire frauduleusement sur le sol algérien, en quête de conditions de vie meilleures. Interceptés par des gardes-frontières algériens, ils n’opposent aucune résistance et ont été immédiatement conduits à la commune de Merahna, et rassemblés dans la salle omnisports.

Inquiétudes sur le retour des réfugiés en Tunisie

Là, ils ont été soumis à une visite médicale, avant d’être pris en charge par les éléments de la gendarmerie nationale et des autorités civiles. Et c’est au moment où les réfugiés s’apprêtaient à rejoindre le tribunal de Souk Ahras, qu’ils ont été rejoints par un nouveau groupe de douze mineurs animés par la même volonté de quitter la Tunisie et de s’installer définitivement en Algérie.

Lundi après-midi, l’ensemble des réfugiés a comparu devant le président du tribunal de Souk Ahras, en présence de trois représentants consulaires tunisiens et de quatre avocats, commis d’office. Les défenseurs ont mis l’accent sur les conditions sociales épouvantables des accusés (…) L’un des avocats, Me Aggouni, ira plus loin, en regrettant l’absence, durant ce procès, qui s’est déroulé au milieu d’un impressionnant dispositif de sécurité, d’organisations humanitaires pour, a-t-il dit, «Eviter à ces malheureux immigrants un sort répressif à leur retour en Tunisie.»

Appliquer la loi au pied de la lettre

Le président du tribunal s’est, lui, tenu aux seuls faits : «Vous êtes en situation illégale et vous devez rentrer chez-vous. La misère existe partout dans le monde et ce n’est pas une raison pour transgresser les lois, fussent-elles celles d’un pays frère et voisin…» A la fin de la séance, le verdict est tombé : 6 mois de prison avec sursis et reconduction immédiate à la frontière, ce qui n’a pas manqué de provoquer les pleurs et les récriminations des mis en cause. L’un d’eux dira même : « Mr le président, je préfère la prison que le retour en Tunisie. » Le tout est de savoir, à présent, quel accueil leur sera réservé à leur retour en Tunisie.

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