L’Algérie passe en phase 3, le milieu médical tire la sonnette d’alarme sur l’insuffisance de moyens face au coronavirus


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Abderrahmane Benbouzid

Manque de moyen, impréparation, multiplication du nombre de foyers, l’Algérie se prépare au pire face au développement de l’épidémie de Covid-19.

« L’Algérie est entrée en phase 3 de l’épidémie du coronavirus et, par conséquent on doit se préparer au pire« . Cette déclaration d’Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière de l’Algérie, faite à la Radio nationale confirme que le pays est passé à la vitesse supérieure dans sa lutte contre l’épidémie de coronavirus. L’éventuel décision de passer à une phase de confinement de la population relève des prérogatives exclusives d’Abdelmadjid Tebboune, le président de la République algérienne démocratique et populaire a précisé Abderrahmane Benbouzid.

Il y a deux jours déjà, c’était le syndicat national autonome des agents médicaux anesthésistes et de réanimation de la santé publique (SNAAMARSP) qui avait tiré la sonnette d’alarme dans un communiqué diffusé par TSA Algérie et repris par Mondafrique, alertant sur l’état d’impréparation du pays.

Des soignants qui achètent eux même leurs équipements

Le syndicat s’alarme sur la situation devenue catastrophique et le constat est sans appel et fait froid dans le dos. Il se demande si le « ministre est au courant que la majorité des travailleurs de la santé achètent eux-mêmes quotidiennement les bavettes et les solutions hydroalcooliques et que leur procuration au sein de l’établissement s’assimile presque à de l’aumône (…) l’essentiel des établissements sanitaires à travers le pays ne disposent même pas du minimum de moyens de prévention comme les gants et les masques écrit le SNAAMARSP qui en guise de conclusion lance un ultimatum : « Nous refusons le laisser-aller et d’exposer nos vis au danger, quitte à démissionner collectivement ».

Une situation qui semble hors de contrôle

Encore relativement épargné il y a peu, la situation semble dégénérer rapidement en Algérie ou selon les dernières informations parues ce dimanche, deux décès et 62 nouveaux cas  de contamination ont été enregistrés ces dernières 24 heures portant le bilan à 17 morts et 201 cas officiel dont 110 à Blida a annoncé la Commission de suivi de l’évolution de l’épidémie.

En outre, l’épidémie qui semblait jusque la relativement bien circonscrite voit ses foyers se multiplier dans ce grand pays du Maghreb avec l’apparition d’un cas à Constantine et d’un autre à Ouregla.

Le ministre Abderrahmane Benbouzid a déclarer que « dans le but d’éviter toute confusion dans la diffusion des informations, il a été interdit aux directeurs de la santé au niveau des wilayas de faire des déclaration sur le coronavirus en Algérie« .

Sachant que le taux de mortalité est plutôt de l’ordre de 1% à 2%  dans une période ou les hôpitaux ne sont pas encore débordés et où les malades peuvent être correctement soignés, cela signifie qu’a minima le nombre de personnes contaminés est au moins 10 fois supérieur aux déclarations officielles.

Par ailleurs, a été publié ce dimanche 22 mars, au Journal Officiel le décret exécutif précisant les modalités d’application des mesures édictées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et destinées à prévenir et à lutter contre la propagation du Coronavirus (COVID-19).

Par ailleurs, toujours ce dimanche, le Ministère de la Santé a informé de la saisie de produits de santé et paramédicaux (bavettes et gants), destinés à la spéculation dans un commerce à Dréan ville, dans la wilaya d’El Tarf.

Affiche coronavirus Algérie

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