L’Algérie médiateur de la crise entre la Libye et la Suisse


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L’Algérie vole au secours de la Libye et de la Suisse, dont les relations se sont fortement détériorées ces derniers jours. En cause, l’arrestation mi-juillet à Genève d’Hannibal Kadhafi, le fils du dirigeant Mouammar Kadhafi accusé par deux employés de maison de mauvais traitements.

De notre correspondant en Algérie

L’Algérie s’est investie d’une mission : intervenir en faveur du rapprochement entre la Libye et la Suisse. Hannibal Kadhafi, l’un des fils du dirigeant de la Jamahiriya libyenne, a été arrêté deux jours mi-juillet avec son épouse à Genève après la plainte de deux employés de maison les accusant de maltraitance. Depuis, Mouammar Kadhafi ne décolère pas et a pris des mesures de rétorsion contre la confédération helvétique.

La Suisse demande l’aide de l’Algérie

Une lettre aurait été adressée au gouvernement libyen par la Suisse pour tenter d’apaiser la situation, mais rien ne filtre ni sur la teneur ni sur la réponse réservée par le Guide de la révolution libyenne. Face à cette grave crise diplomatique, la Suisse a demandé à l’Algérie d’assurer une médiation.

Ainsi, des sources algériennes parlent de l’intervention du président Abdelaziz Bouteflika auprès de Mouammar Kadhafi quelques jours seulement après l’incident diplomatique. L’ambassadeur d’Algérie en poste à Genève a par ailleurs passé plusieurs heures chez les responsables suisses, avec lesquels il a discuté des principales lignes de l’intervention algérienne en faveur de l’apaisement.

L’Algerie fournit la Suisse en brut

En attendant une sortie de crise, Alger fournit les tankers suisses en pétrole en leur ouvrant les ports d’Arzew (Ouest) et de Skikda (Est), ce qui permet à Genève de palier la suspension des livraisons de brut que lui inflige la Libye. D’aucuns expliquent même que la Confédération helvétique pourrait être ravitaillée par les pipelines algériens qui passent en Europe via l’Italie.

Alors que la médiation algérienne se poursuit, rien n’indique le rétablissement de la situation, qui frôle le pourrissement. Et, selon des sources très au fait du dossier, la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays reste envisageable. Et d’autres sanctions pourraient tomber. La Libye, qui a inculpé la semaine dernière deux Suisses pour infraction sur l’immigration et le séjour, n’exclut pas un retrait des avoirs libyens dans les banques suisses, ni le départ des sociétés helvétiques.

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