L’Afrique intéresse Davos


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Le sort de l’Afrique préoccupe les participants au Forum économique mondial de Davos. Tony Blair, le Premier Ministre britannique dont le pays assure la présidence du G8 a réaffirmé son engagement à promouvoir une aide plus accrue au continent. Les propositions du Président français, Jacques Chirac dans ce sens ne sont pas passées inaperçues.

Jeudi dernier, le forum économique de Davos (Suisse) s’est intéressé à l’Afrique. Tony Blair, le Premier Ministre britannique qui assure la présidence du G8, qui rassemble les spet pays les plus industrialisés, plus la Russie, a invité les pays développés à aider un peu plus le continent africain. La Grande Bretagne donne l’exemple : elle a annoncé qu’elle allait doubler son aide développement, afin d’atteindre l’objectif de 0,7 % de son Produit intérieur brut (PIB) fixé par les Nations Unions. Il semble qu’il y a une nouvelle prise de conscience des participants au sommet de Davos. Les adeptes les plus convaincus du libéralisme économique ont choisi justement de placer en tête des principaux thèmes du forum la lutte contre la pauvreté. Il faut dire que malgré le concensus international autour du fait que l’Afrique soit un continent en détresse, on ne se bouscule pas vraiment au portillon pour la secourir ont constaté, entre autres, les Présidents Thabo Mbeki d’Afrique du Sud et Olusegun Obasanjo du Nigeria. Pour remédier à cette situation, Tony Blair et Jacques Chirac, le Président français, ont fait des propositions.

De l’aide mais pas de la charité

En notant que le chiffre d’affaires réuni des deux plus importantes multinationales au monde dépassait largement le PIB de tout le continent africain, Jacques Chirac a suggéré que les transactions financières internationales, dans la limite du raisonnable, soient taxées. Une opération qui pourrait rapporter près de 10 milliards de dollars par an. Le chef de l’Etat français a également proposé une taxe sur le carburant des avions et des navires et « un faible prélèvement »- un dollar par exemple – « sur les trois milliards de billets d’avion vendus chaque année dans le monde », afin de constituer des ressources supplémentaires pour aider les plus pauvres. Dans la même optique, Tony Blair a proposé que soit annulée la dette des pays le plus endettés. Il a également insisté sur la nécessité de soutenir l’Union Africaine et le Nouveau Partenariat pour le Développement (Nepad) et noté que, sans l’assistance des nations les plus riches, les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ne pourront être atteints pour 2015. C’est de l’aide pas de la charité, a affirmé en substance Tony Blair.

Outre l’aide, il s’agit pour les pays pauvres de sortir du cercle vicieux de l’assistance en se développant. Pour les aider dans ce sens, le Premier ministre anglais a proposé aux pays riches d’ouvrir leurs marchés et de réduire leurs subventions, notamment sur des produits comme le sucre ou le coton. Ceci afin d’aider ces pays à mener les réformes commerciales qui leur permettront de s’enrichir. De même, pour Jacques Chirac, il faut « replacer les préoccupations des pays les plus pauvres, notamment d’Afrique, au premier rang des objectifs du cycle de Doha (le dernier cycle de négociations de l’Organisation mondiale du commerce, ndlr )». A quand le passage à l’acte ?

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