David Goldblatt, l’Afrique du Sud sous tous les angles


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Drapeau de l'Afrique du Sud
Drapeau de l'Afrique du Sud

Les éditions Phaïdon publient en livre de poche une sélection de photographies en noir et blanc et couleur de David Goldblatt, photographe documentaire sud-africain. De 1960 à nos jours, un portrait de l’histoire mouvementée de l’Afrique du Sud.

David Goldblatt est le photographe documentaire le plus connu d’Afrique du Sud. A 71 ans, il a derrière lui une longue et riche carrière, rythmée par l’histoire tourmentée de son pays natal. Fils de la classe moyenne blanche de la banlieue de Johannesburg, ses premières années de photographe coïncident avec celles de la politique d’apartheid du nouveau gouvernement. David Goldblatt va photographier « des deux côtés ». Les Afrikaners d’abord, puis l’univers des Noirs sud-africains dans les années 70.

Il se lance alors dans un travail sur Soweto. Pendant 6 mois, il y passe ses journées. Un Blanc dans un township noir. Défi humain et photographique. En ressort une série de photos qui sait passer outre la violence, la misère et le sordide qui règnent dans le ghetto, pour s’attacher au quotidien ordinaire et respectable des gens qui le peuplent. Ainsi, Margaret Mcingana chez elle, un dimanche après-midi. Margaret, femme plantureuse et voluptueuse fume une cigarette, allongée et alanguie. Derrière elle, un mur lacéré, portant les stigmates d’un combat.

Passionnément dépassionné

Rare photographie que Goldblatt ait accrochée chez lui, elle symbolise cette capacité des habitants de Soweto à instaurer une aisance et une normalité dans le plus rude des environnements. En 1979-80, Goldblatt s’intéresse à Boksburg, un quartier blanc à l’est de Johannesburg. Il y photographie les immeubles standardisés et une modernité sans âme et monotone. Bien que ses idées politiques le portent à combattre le régime d’apartheid, il se refuse à le faire avec son objectif.

« Pour moi, le photographe est un observateur, un observateur passionnément dépassionné qui doit être ouvert à la réalité qui se trouve devant lui », explique-t-il. Avec la fin de l’apartheid dans les années 1990, il photographie les Noirs qui s’approprient Johannesburg, ville qui leur était jusqu’ici interdite. Géométrie, texture, angle, les photographies de David Goldblatt frappent par la lumière qui s’en dégage. Souvent crue, oblique et sans compassion pour les sujets.

55, la nouvelle collection de livres de photo au format poche des éditions Phaïdon permet de savourer les clichés en noir et blanc de David Goldblatt. Avec, à la fin, une sélection de photographies en couleur remarquables. Un témoignage photographique incontournable sur les bouleversements qu’a connus l’Afrique du Sud au cours de ces quarante dernières années.

Pour commander le livre de David Goldblatt, Collection 55, aux éditions Phaïdon

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