L’accord de paix entre le Rwanda et la RDC a été signé.  Et ensuite ?


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Drapeaux de la RDC et du Rwanda
Drapeaux de la RDC et du Rwanda

L’accord de paix historique entre le Rwanda et la RDC marque une étape cruciale après trois décennies de conflit ayant fait des millions de victimes. Mais au-delà de cette avancée symbolique, de nombreuses interrogations demeurent sur l’application concrète des engagements et les conditions d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.

Eh bien, telle est la question.  Mais, c’est toujours ça de pris !

Après trente ans de guerre et de massacres, qui pourrait espérer mieux à ce stade ? C’est une avancée symboliquement très significative sur le plan politique et historique.

Mon article du 12 avril pointait à juste titre l’ancrage mondial de cette guerre africaine qui aura attendu, quoi qu’on dise, les Etats Unis de Donald TRUMP pour y mettre fin. Le scénario qui se dessine, semble modestement confirmer mon hypothèse. Comme tout accord de cette dimension, on peut toujours critiquer la temporalité et la nature des concessions. En revanche, avant de juger et de condamner ce processus, imparfait certes,  le monde doit, avant tout, blâmer son indifférence, trois décennies durant, face à autant de morts, de femmes violées, etc…

A ce jour,  les puissants de ce monde, engagés dans une course effrénée pour les intérêts géopolitiques et géostratégiques n’ont pas su faire preuve d’imagination pour innover « les stratégies de préservation » de ce genre d’intérêts, sans recourir à la guerre. L’humanité a assisté indifféremment à une guerre qui a fait environ deux dizaines de millions de morts ! Il n’y a pas de quoi avoir honte ?

L’accord est signé. Quelle suite ?

«Quand reverrons-nous la paix finalement au Congo » après la signature de cet accord ? Cette question est posée au président Tshiseketsi par la journaliste angolaise Hariana Verás Victóroa. La réponse est sans ambiguïté : « Ca, c’est  Dieu seul qui sait… ».  Autrement, l’accord est signé certes, mais sera-t-il respecté? Rien n’est moins sûr !

Le secrétaire général, Antonio Guterres, appelle toutes les parties concernées au respect des engagements respectifs, car c’est « une étape importante vers la désescalade, la paix et la stabilité dans l’est de la République Démocratique du Congo et dans la région des Grand Lacs.»

Cette double stabilité ne sera effective, à mon avis, que grâce non seulement au respect de l’accord, mais aussi au système de gouvernance interne. Ce dernier point n’a pas été à l’ordre du jour. Hélas !

Tant les gouvernements respectifs ne s’engageront à l’ouverture de l’espace politique pour une gouvernance davantage inclusive, tant la région n’échappera pas aux violences et à l’exil de ses citoyens. Pour ne donner qu’un exemple, Madame Victoire Ingabire, leader de l’opposition au Rwanda, vient d’être à nouveau arrêtée pour rejoindre ses partisans en prison. Ce cas précis est-il un encouragement rassurant pour le retour des réfugiés rwandais à leur pays ?

Pour revenir aux accords, le président Trump promet des sanctions financières sévères aux parties qui ne voudront pas respecter les engagements. Wait and see !

Pour conclure, soulignons que la question de crimes commis et de justice subséquence n’a pas été non plus  élucidée pour décider le sort des auteurs et une éventuelle réparation des victimes.

En attendant, il importe de ne pas perdre de vue l’urgence qui incombe à toute l’humanité d’agir en faveur de ce peuple qui vit au rythme des balles et qui ne fait aucune différence entre le jour et la nuit, depuis 30ans !

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