L’accès au crédit, une solution pour rompre le cycle de la pauvreté


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En plus de l’éducation, de la santé et de l’aspiration à de meilleurs logements, l’accès au crédit est aussi l’une des priorités de millions de Kényans vivant dans les bidonvilles des zones urbaines et rurales.

Pourtant, de toutes petites sommes d’argent peuvent parfois permettre de rompre le cycle infernal de la pauvreté

« J’ai commencé ce petit commerce de vente de frites il y a deux ans avec l’épargne que j’ai constitué grâce à une association de 30 femmes », a expliqué à IRIN Mary Mwihaki, une habitante de 27 ans de Mathare, un des plus grands bidonvilles de Nairobi, la capitale du Kenya.

Chaque jour, chaque membre de l’association de Mme Mwihaki verse 20 shillings (30 centimes américains) et les 600 shillings (neuf dollars) ainsi recueillis quotidiennement sont versés à tour de rôle à chaque femme. Mme Mwihaki, pour sa part, a dû attendre trois mois pour économiser les 27 dollars dont elle avait besoin pour démarrer son petit commerce.

Plusieurs associations comme celles de Mme Mwihaki – constituées majoritairement de femmes – se sont développées à travers le pays au cours des dernières années, avec des montants de cotisation journalière très variés. Et même les femmes ayant des emplois bien établis se sont mises à créer des établissements de prêt similaires où les cotisations mensuelles peuvent atteindre 10 000 shillings.

Alors que la communauté internationale célébrait le 17 octobre la journée internationale de l’éradication de la pauvreté, Mme Mwihaki et des milliers d’autres Kényans membres d’association d’entraide poursuivent leur combat pour sortir du seuil de la pauvreté, espérant avoir un accès plus facile aux établissements de crédit.

« Les bénéfices que je tire de ce commerce de frites ne sont pas suffisants pour me permettre de développer mon activité et de faire face aux besoins quotidiens de ma famille en nourriture, eau et vêtement », a expliqué Mme Mwihaki.

« En fait, aucun membre de la famille ne peut se permettre de tomber malade ; et lorsque cela arrive, on avale des calmants achetés dans des kiosques, en espérant que ça ira mieux ; nous n’avons pas les moyens de payer des frais d’hospitalisation », a-t-elle conclu.

Selon Sylvia Mudasia-Mwichuli, responsable communication Afrique pour la campagne du millénaire des Nations Unies, 46 pour cent des Kényans vivent avec moins d’un dollar par jour, une situation qui pourrait changer étant donné l’importance des richesses naturelles du pays.

« Le Kenya n’a aucune raison d’avoir une population pauvre », a-t-elle affirmé. « L’économie du pays a connu un taux de croissance de six pour cent l’année dernière ; il a suffisamment de ressources et le gouvernement a de bons projets de développement qui, s’ils sont mis en œuvre correctement, devraient se traduire par une baisse considérable du nombre de pauvres ».

Néanmoins, a-t-elle poursuivi, le Kenya est, dans l’ensemble, bien parti pour atteindre la plupart des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ; seuls deux de ces objectifs posent encore problème : réduire la mortalité maternelle et assurer un environnement durable.

Au siège des Nations Unies à Nairobi, le personnel a participé à l’événement célébré dans le monde entier dans le cadre de la campagne intitulée « Debout et manifestez contre la pauvreté (Stand Up and Speak Out against Poverty, en anglais) ».

L’objectif de la campagne cette année était d’établir un record mondial de participation en réunissent plus de participants que les 23,5 millions de personnes enregistrées en 2006.

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