Konan-Banny dénonce « une insurrection orchestrée »


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Le Premier ministre ivoirien Charles Konan Banny a qualifié, samedi, d' »insurrection orchestrée », les violentes manifestations de rue organisées par les partisans de Laurent Gbagbo pour protester contre le refus du Groupe de travail international (GTI) de proroger le mandat des députés, et qui ont paralysé Abidjan les 16, 17, 18 et 19 janvier.

« Nous étions dans un contexte pré-insurrectionnel à travers ces manifestations. Aucune autorité n’était respectée. C’était donc une insurrection qui a été orchestrée. Ayant perçu cela, il fallait rétablir l’ordre. Ce qui m’importait c’était le résultat », a notamment confié le Premier ministre à un groupe de femmes venu protester contre l’agression dont la ministre déléguée à la Communication, Mme Martine Coffi Studer, a été victime le 19 janvier dans les locaux de la Radio télévision ivoirienne (RTI).

« L’autorité de l’Etat a été bafouée. Dans cette atmosphère
insurrectionnelle, l’autorité était bafouée. Mon autorité n’était pas reconnue », a déploré M. Banny qui a cependant prévenu que plus personne ne bafouera désormais son autorité.

Un pays en pleine anarchie

Le chef du gouvernement de transition ivoirien, qui ne voit
aucune justification à la spirale de violences qui s’est abattue sur Abidjan et plusieurs villes de l’intérieur, estime que les « instigateurs » du mouvement doivent reconnaître qu’ils se sont trompés, mais ils s’y refusent toujours, selon lui.

Visiblement excédé par le comportement de ses interlocuteurs du camp présidentiel, notamment les responsables du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de M. Gbagbo, et les leaders des « Jeunes patriotes », qui ne voulaient rien entendre, le Premier ministre n’a pas trouvé de mots assez forts pour stigmatiser leur attitude.

Il a ainsi dépeint, en termes crus, le pays où il vit depuis quelque quarante cinq jours comme « un pays d’anarchie, de violence, de goujats où l’autorité de l’Etat n’a plus de sens ».

Dernier avertissement pour le FPI

« Ce pays n’est plus un pays de raison. C’est l’anarchie depuis les quarante cinq jours que je suis là. Mais j’ai accepté de faire l’idiot dans ce pays où tout le monde pense avoir raison pour sauver la Côte d’Ivoire », a poursuivi, amer et visiblement éprouvé, M. Banny qui a avoué avoir été « traumatisé » quand il a vu les « révoltes et les attroupements ».

« Le vrai combat, c’est le combat pour la paix. Nous ne voulons pas de la paix des cimetières », a toutefois plaidé le chef du gouvernement qui assure cependant qu’il ne restera pas sans réaction si une nouvelle épreuve devait lui être imposée.

« Je sais encaisser, et je vais encaisser, mais… attention ! », a-t-il lancé, sans doute en direction de ceux qui, quatre jours durant, ont paralysé pratiquement toute la zone sous contrôle gouvernemental, sous le regard débonnaire des Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont manifestement laissé faire.

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