Kenya : vers un tête-à-tête Ruto – Odinga ?


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William Ruto, Président du Kenya
Le Président du Kenya, William Ruto

Au Kenya, la situation est toujours tendue entre l’opposition et le gouvernement. Mardi, William Ruto a cependant posé un acte qui pourrait faire baisser la tension.

Après plusieurs mois de bras de fer avec son principal opposant, Raila Odinga, le Président kényan, William Ruto, semble vouloir fumer le calumet de la paix. Mardi soir, en effet, le dirigeant a adressé une invitation publique à Raila Odinga via un post sur Twitter : « Mon ami Raila Odinga, je suis en route pour la Tanzanie pour une réunion sur le capital humain afin d’harmoniser l’expansion des opportunités d’emploi sur notre continent. Je serai de retour demain soir, et comme vous l’avez toujours su, je suis disponible pour vous rencontrer, en tête-à-tête, à tout moment, à votre convenance », a-t-il écrit.

Raila Odinga saisira-t-il la main tendue ?

Reste à savoir si l’opposant saisira cette main tendue. Lui qui, plus tôt dans la même journée, avait organisé une conférence de presse pour dénoncer les violences policières contre les manifestants qui descendent dans les rues, depuis plusieurs mois, en réponse à ses appels. « Avec la garantie constitutionnelle pour les manifestations, nous n’avons jamais imaginé que la police les interdirait, confronterait les manifestants et en tuerait autant, comme c’est le cas aujourd’hui. Nous ne nous attendions pas au génocide parrainé par l’État qui est en train de se produire », a déclaré l’opposant.

Mais Raila Odinga avait également rappelé, à l’occasion de la conférence de presse, qu’il était « prêt à s’asseoir avec d’autres personnes pour discuter de ces questions (la vie chère et la nouvelle loi de finances qui imposent de nouvelles taxes, ndlr) ». C’est peut-être l’une des raisons qui ont motivé l’appel du Président William Ruto qui, jusque-là, avait tenu le langage de la fermeté et de la répression. Rappelons que depuis les dernières tueries, plusieurs voix s’élèvent contre les violences policières dans le pays.

L’opposition, qui dénombre 50 morts, depuis le début des mouvements, en mars dernier, a appelé, ce mercredi, à une journée de défilés et de veillées pour les victimes, en lieu et place des manifestations habituelles.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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