L’élection présidentielle au Kenya sous haute tension


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A la suite d’une période post-électorale très tendue en 2008, le Kenya est à un pas de l’élection présidentielle. Le pays est déjà sous très haute tension. Les conflits inter-tribaux refont surface dans certaines zones. Les puissances occidentales tirent la sonnette d’alarme.

A un mois de l’élection présidentielle, prévu le 4 mars, le Kenya est en alerte. Le gouvernement craint un retour au chaos. Les conflits inter-tribaux refont surface. Les meurtres et les exactions sont encore très fréquents. Les Kényans craignent de vivre à nouveau le scénario de 2007. L’actuel président Mwai Kibaki avait été élu avec 4 584 721 des voix contre 4 352 993 des voix pour Raila Odinga, l’actuel Premier ministre. La défaite d’Odinga face à Kibaki avait déclenché une série d’émeutes qui avaient fait plus de 1 000 morts et plus de 300 000 déplacés. Il aura fallu l’intervention de Washington, qui a propose un partage du pouvoir entre les deux protagonistes, pour que le pays revienne au calme. Le Kenya avait alors dû être reconstruit, réformer ses institutions et adopter une nouvelle constitution.

Période préélectorale très tendue

De nombreux pays dont la France font part de leur inquiétude et craignent des violences pendant les élections. Le ministère français des Affaires étrangères a, mercredi, mis à jour la fiche du Kenya dans la rubrique « Conseil aux Voyageurs ». « Il est, d’une façon général conseillé, autant que possible de repousser à une date ultérieure les déplacements au Kenya », ajoute le Quai d’Orsay. Ce dernier met en gardes ses ressortissants contre d’ « éventuels actes de violence » pendant la période des élections parlementaires et locales.

Le président américain Barack Obama a également mis en garde ses citoyens et exigent du gouvernement kényan de veiller à ce que des élections pacifiques et transparentes soient organisées. Dans une lettre rendue public par l’ambassade des Etats-Unis à Nairobi, Barack Obama a indiqué que les différends intercommunautaires pourraient éclater avant ou après le scrutin du 4 mars prochain.

Un pays en ébullition

En janvier dernier, un sanglant conflit ethnique a eu lieu dans le sud-est du pays faisant au moins six morts. Les raisons exactes restent à ce jour inconnues.

Certains observateurs et habitants de la région estiment que les violences en cours depuis l’été 2012 n’ont plus rien à voir avec les anciens conflits et soupçonnent des hommes politiques locaux d’attiser les rivalités traditionnelles à des fins électorales. « Les causes principales de la violence sont l’inégale répartition des ressources et les interférences politiques » a expliqué à l’AFP Milly Lwanga, membre de la Commission de la cohésion et de l’intégration nationale, créée après les violences post-électorales de fin 2007. « Les politiciens se servent des populations pauvres pour créer des divisions entre les communautés » ajoute-t-il.

A l’approche de cette future élection présidentielle, comment les kényans réagiront-ils à l’annonce du vainqueur ?

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