Karl Kugel raconte les corps


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Djembe

Le Réunionnais Karl Kugel expose, au Museum Africa de Johannesbourg (Afrique du Sud) jusqu’au 22 mai, son travail photographique sur les danses de combat. Une belle façon de découvrir le moringue, discipline d’origine malgache qui a des adeptes dans tout l’Océan Indien.

Parce qu’il est intéressé par  » le corps et ce qu’il exprime par-delà les mots « , le photographe réunionnais Karl Kugel a choisi d’explorer par la photographie le monde des danses de combat dans l’Océan Indien. Le corps comme métaphore sociale était déjà au centre de sa précédente exposition, Histoires en terre africaine, qui explorait la relation des hommes aux choses. Cette fois-ci, il débarque en terre sud-africaine avec Récits des corps, long parcours visuel sur 600 mètres accueilli par le Museum Africa de Johannesbourg et qui regroupe plus de cent photos.

Karl Kugel a commencé son travail sur la gestuelle du corps en combat en 1997. Il s’attache à ces formes de danse que l’on retrouve dans l’Océan Indien (Madagascar, Comores, Mayotte et Réunion), au Mozambique et en Afrique du Sud. Avec en vedette le moringue, discipline d’origine malgache, cousine de la capoiera brésilienne.

Anthropologie visuelle

Cette danse-combat très esthétique, pratiquée par les garçons comme les filles, est soumise à des règles spécifiques et s’effectue au son de deux djembe, d’un piker (un ensemble de deux ou trois noeuds de bambou sur lesquels on frappe à l’aide de deux baguettes) et d’un doum-doum. Elle est très populaire à La Réunion où des joutes sont organisées le 20 décembre de chaque année lors de la fête commémorative de l’abolition de l’esclavage.

 » Avec cette exposition, j’ai voulu montrer le lien entre la fonction informative de la photographie et sa dimension fictionnelle. Ma méthode est proche de l’anthropologie visuelle sans rien enlever à la poésie du cliché « , explique Karl Kugel qui préfère au mot  » exposition  » celui de  » dispositif photo « . Le photographe avait déjà présenté une exposition à Johannesbourg en 2001 et se sent à l’aise en Afrique du Sud,  » pays puissant et plein de vitalité « . En 1998-99, un de ses dispositifs photo présenté au Mozambique avait attiré 11 000 visiteurs. Espérons qu’il rencontre le même succès dans la capitale sud-africaine.

Récits des corps de Karl Kugel, du 20 mars au 22 mai 2002 au Museum Africa à Johannesbourg.

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