Jupiter & Okwess


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Pour beaucoup d’amateurs, la musique congolaise se limite encore à un seul genre, la rumba, indétrônable reine de la fête depuis plus d’un demi siècle sur le continent africain. Une hégémonie remise en question avec l’apparition voici quelques années de courants novateurs issus de certains quartiers populaires de Kinshasa comme Lemba.

Le principal acteur de cette remise en cause de la rumba vient de Lemba et s’appelle Jupiter Bokondji. Depuis ses débuts avec son groupe Okwess, Jupiter s’est fixé pour mission de révéler l’immense potentiel musical ignoré de son pays, ce Congo vaste comme la moitié de l’Europe, peuplé de plusieurs centaines d’ethnies, avec pour chacune d’entre elles une langue, des coutumes, des rythmes différents. Un travail qui ne relève en rien d’une quelconque quête ethno musicologique. Bien au contraire. Sur un fougueux et décoiffant second album, Kin Sonic, produit par Marc Antoine Moreau et François Gouverneur, auquel ont contribué le leader de Blur et des Gorillaz Damon Albarn et le violoniste Warren Ellis, membre des Bad Seeds de Nick Cave, Jupiter & Okwess transcendent ce patrimoine inexploré en le plongeant dans le grand bain des sonorités actuelles avec une production et un esprit nous rappelant que ni le rock ni le funk ne sont jamais très éloignés de l’Afrique. La batterie y soutient tout du long un rythme d’enfer. Les guitares katangaises deviennent complètement folles. Et les voix portent à tue tête des mots qui même sans les comprendre nous touchent en plein coeur.

Jean Pierre Bokondji (Jupiter est un surnom) est né à Kinshasa le 16 Décembre 1963, trois ans après l’indépendance du Congo. Il a passé une grande partie de son enfance et de son adolescence entre Dar es Salam en Tanzanie et Berlin Est où son père travaille comme attaché d’ambassade.

En Allemagne, Il écoutait le meilleur de la soul américaine, James Brown, les Jackson 5, les Temptations, Kool and The Gang etc. Au Congo, il découvre la rumba, genre ultra dominant. Mais aussi une multitude de rythmes et de styles musicaux qui végètent dans l’ombre de la rumba et qui lui rappellent le funk, la soul et le rock. Il décide alors de façonner son propre mode d’expression.

Depuis lors Okwess (« la bouffe » en langue kibunda) a souvent changé d’équipage mais toujours conservé à sa barre le même capitaine. Autour de Jupiter se rassemblent aujourd’hui en une formation serrée que les diverses expériences et les multiples épreuves ont solidifiée, les fidèles Montana (batterie) et Yendé (basse), les guitaristes Eric et Richard ainsi que le percussionniste et choriste Blaise. En 2006 Jupiter’s Dance, un documentaire réalisé par Florent de La Tullaye et Renaud Barret, révélait au monde entier ce personnage hors du commun, grand échassier en tenue de général, sorte de Don Quichotte du ghetto qui dans un environnement délabré s’entêtait contre vents et marées à maintenir son groupe en activité à force de ténacité et de débrouillardise. En 2013, l’album Hôtel Univers lui apportait une certaine légitimité internationale et lui donnait la chance de faire plusieurs fois le tour du monde. Depuis, Jupiter s’est lié d’amitié avec nombre de personnalités. Parmi ses fans on compte aussi bien l’actrice Sandrine Bonnaire que le musicien et plasticien 3D du groupe Massive Attack. C’est à la faveur de la tournée Africa Express initiée par Damon Albarn que Jupiter et 3D se sont rencontrés la première fois en 2007. Un remix du titre Congo de l’album Hotel Univers, réalisé par 3d et sorti sur le label Battle Box de Massive Attack, viendra sceller une entente dont témoigne aujourd’hui le titre du nouvel album choisi en référence à un tableau peint par 3D baptisé Kin Sonic.

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Nouvel album Kin Sonic, Sortie le 03/03/2017 chez Zamora Label
Avec Damon Albarn, Warren Ellis et 3D (Massive Attack)

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