Juan Pablo Sojo: créateur de l’Afrovénézualité


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Alors que l’on fête le centenaire de cet insigne écrivain, la petite ville de Curiepe a créé un comité de célébration du centenaire de sa naissance et dès le mois de novembre a commencé à se souvenir de lui avec une série de conférences autour de son œuvre.

Il y a un siècle naissait le pionnier des études afrovénézuéliennes Juan Pablo Sojo. C’était le 23 décembre de l’année 1907 que le célèbre écrivain avec sa plume et sa sensibilité fit naitre et ouvrit le chemin, peut être inconsciemment, de la reconnaissance d’un des segments les plus importants de la diversité culturelle vénézuélienne comme l’est l’africanité.

Il s’inspira de son père le vieux (viejo) Juan Pablo Sojo, qui fut écrivain, collectionneur de traditions populaires d’origine africaine à Curiepe, et se laissa en même temps envelopper par le voile historique de ce Curiepe qui avait toujours lutté, dès sa fondation pour la revendication de sa fierté d’origine africaine, puisqu’il fut le premier village fondé par des africains et leurs descendants en condition de liberté au cours du 18ème siècle.

C’est dans ce contexte qu’il s’inspira de ses traditions pour écrire sa plus grande œuvre littéraire connue sous le nom de Noche Buena Negra ( Réveillon nègre), une nouvelle qu’il écrivit à l’âge de 22 ans et qui aborde les manifestations culturelles de Curiepe, du Mampulorio et du Sambarambule aux fêtes de Saint Pascal Bailon et Saint Jean Baptiste (San Pascual Bailón y San Juan Bautista), mais également la spiritualité et le la révélation de l’exploitation à laquelle furent soumis de nombreux descendants d’africains par les propriétaires.

Mais Juan Pablo Sojo fut également essayiste et chercheur. En 1943 il écrivit son livre Temas y Apuntes Afrovenezolanos, dans lequel il inventa le terme afrovénézuélien, ce qui dément les intellectuels racistes autant de gauche que de droite qui affirment que les luttes afrovénézuéliennes sont une mode que nous avons récemment inventée sous l’influence afro-américaine.

Il s’agit d’une preuve historique laissée par Sojo, qui il y a plus d’un demi siècle parlait des afrovénézuéliens. Sojo a également écrit plus de cent articles sur la situation politique, sociale et culturelle de notre Barlovento. Des journaux tels que El Nacional, La Esfera, El País, et les revues Shell et El Farol ont recueillis ces beaux articles et essais qui l’ont même conduit à remporter des prix littéraires.

En ce centenaire de la naissance de cet insigne écrivain, la petite ville de Curiepe a créé un comité de célébration du centenaire et dès le mois de novembre, on a commencé à se souvenir de lui par le biais d’une série de conférences autour de son œuvre.

Casimira Monasterio, Rodolfo, Luisín, Horacio de même que des proches de Sojo ont revendiqué, avec ou sans soutien officiel le long parcours de ce natif de Barlovento qui lors de son passage en ce monde a laissé une marque profonde. Et un siècle après sa naissance, il n’a pas été oubliée, générations après générations, même si ni les écoles de Barlovento, ni celles de l’État de Miranda et encore moins les écoles nationales ne connaissent ses œuvres, une erreur qui doit être corrigée à l’occasion de ce centenaire.

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