Journée mondiale du paludisme : la maladie recule en Afrique, mais tue toujours


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A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme vendredi, l’OMS a tenu à souligner les progrès de la recherche qui ont permis un net recul de la maladie sur le continent africain depuis 10 ans. Mais les moyens manquent et le paludisme tue toujours.

Depuis dix ans, le nombre de morts attribués au paludisme en Afrique a pratiquement été divisé par deux. Un succès qui ne doit pourtant pas masquer une autre réalité : sur le continent, chaque année, la maladie continue de tuer et d’infecter des millions de gens.

« Investir dans l’avenir. Vaincre le paludisme ». Un slogan emblématique porté par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour la journée mondiale de lutte contre le paludisme, vendredi. L’occasion pour l’organisation de rappeler l’importance de l’aide qui doit être attribuée aux pays les plus pauvres afin de maintenir la lutte contre la maladie.

En effet, malgré les progrès continus de la dernière décennie, il reste beaucoup à faire avant de pouvoir espérer un jour éradiquer totalement le paludisme. L’OMS veut donc mobiliser l’attention mondiale pour combattre définitivement la maladie, qui tue chaque année en Afrique des milliers de personnes, dont principalement des enfants.

Et si le recul de la maladie peut être imputé à la détermination des gouvernements dans la lutte, force est de constater que les moyens financiers et matériels manquent, reconnaît l’OMS.

300 millions de traitements antipaludiques distribués par Sanofi

Le double prix des médicaments, mis en place dans le Tiers-monde par l’organisation depuis le début des années 2000 a toutefois permis d’ouvrir l’accès aux traitements anti-paludiques à un panel plus large de populations. Ainsi, le groupe pharmaceutique français Sanofi a-t-il annoncé vendredi avoir franchi une « nouvelle étape » contre la maladie, avec 300 millions de traitements antipaludiques distribués en Afrique depuis la mise à disposition de son médicament en 2007.

« En renonçant au brevet de ce médicament et en appliquant des prix différenciés (…) Sanofi et la Drugs for neglected diseases initiative (DNDi) ont franchi une étape décisive qui a amélioré l’accès aux traitements antipaludiques », a expliqué à l’AFP le Dr Robert Sebbagh, Vice-président de Sanofi.

Le paludisme, dont les symptômes apparaissent 7 à 15 jours après avoir été piqué par un moustique infecté, peuvent évoluer vers une affection sévère et souvent mortelle, s’ils ne sont pas traités dans les 24 heures. Le diagnostic et le traitement précoces de la maladie réduisent donc son intensité et augmentent les chances de survie. Mais les premiers symptômes, à savoir fièvre, maux de tête, frissons et vomissements, sont pourtant souvent difficiles à attribuer à la maladie.

La prévention, meilleur moyen de lutte contre la maladie

La lutte contre le moustique, principal vecteur de la maladie, reste donc le moyen le plus sûr d’éradiquer la maladie. Aujourd’hui la recherche se situe ainsi principalement au niveau de la prévention. Des systèmes novateurs en matière de pièges à moustiques sont par exemple en cours d’étude. Des recherches prometteuses, pour lesquelles les ressources financières restent indispensables afin de pouvoir continuer la lutte contre la maladie.

L’OMS estime que les efforts mondiaux de ces dix dernières années ont permis de sauver 3,3 millions de vies, et réduit le taux de mortalité à 49% en Afrique, et 42% au niveau mondial.

Mais la maladie tue toujours 627 000 personnes chaque année dans le monde, dont 90% en Afrique subsaharienne, selon l’OMS.

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