Journalistes français expulsés du Maroc, ce que dit Rabat


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Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement marocain
Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement marocain

Que reproche Rabat aux deux journalistes français expulsés du Maroc, mercredi 20 septembre 2023 ? Ce jeudi 21 septembre, les autorités marocaines ont justifié leur acte d’expulsion.

Alors qu’ils travaillaient sur un article concernant les autorités et le système sécuritaire, deux journalistes français ont fait l’objet d’expulsion du Maroc. Il s’agit de Quentin Müller, rédacteur en chef adjoint du service international de la revue française Marianne, et Thérèse Di Campo, photographe indépendante. Selon le premier nommé, leur interpellation a eu lieu, dans la nuit de mardi à mercredi, à leur hôtel, à Casablanca.

Des touristes ou des journalistes ?

Selon la version servie à l’AFP par le journaliste Quentin Müller, une dizaine d’hommes en civil les ont amenés à l’aéroport de Casablanca. Retenus dans les locaux de la police judiciaire, ils y resteront plusieurs heures avant leur expulsion du royaume. Les deux reporters ont, pendant près d’une semaine, enquêté sur le roi Mohammed VI. Ils ont, en outre, rencontré des personnalités marocaines sous surveillance. Assez pour faire l’objet d’interpellation ?

«C’est pour ça qu’on a été arrêtés. Il n’y a pas d’autre explication», a poursuivi le rédacteur en chef adjoint du service international de la revue Marianne. Pour M. Müller, il ne fait aucun doute que cette «arrestation est purement politique». Des déclarations battues en brèche par les autorités marocaines. Ce jeudi, en effet, le porte-parole du gouvernement marocain a effectué une sortie pour donner une version «officielle».

«Atteinte brutale à la liberté de la presse»

«Ils sont entrés dans notre pays pour du tourisme», a précisé Mustapha Baïtas, face à la presse. «Ils n’ont pas non plus sollicité d’accréditation, ni même déclaré qu’ils étaient journalistes comme l’exige la loi marocaine», a poursuivi le ministre délégué auprès du chef du gouvernement marocain, chargé des relations avec le Parlement. Leur expulsion a toutefois été dénoncée par Reporters sans frontières qui la considère comme «une atteinte brutale et inadmissible à la liberté de la presse».

Cet épisode intervient à la suite d’évènements malheureux entre le Maroc et la France. Il s’agit, notamment de la mise à l’écart de l’hexagone, dans la gestion du tremblement de terre au royaume. Le roi Mohammed VI ayant royalement décidé de boycotter l’offre d’assistance de la France. Une pilule forcément difficile à avaler pour le Président Emmanuel Macron. Surtout que le royaume compte près d’un million de Français.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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