Journalistes en Somalie : de la chair à canon !


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Mohamed Mohamud Timacade, journaliste de la chaîne en langue somali Universal TV, basé à Londres, est décédé après avoir été grièvement blessé par balles par des tireurs non identifiés ,à Mogadiscio. Sa mort porte désormais à sept au moins, le nombre des professionnels des médias tués depuis le début de l’année dans le pays où la presse est muselée !

Un journaliste vient à nouveau de rendre les armes en Somalie pour la énième fois ! Mohamed Mohamud Timacade, journaliste de la chaîne en langue somali Universal TV, basée à Londres, a rendu l’âme après avoir été grièvement blessé par balles par des tireurs non identifiés à Mogadiscio, la capitale somalienne, ont annoncé dimanche ses proches et confrères. D’après la police, Mohamed Mohamud Timacade aurait été touché au cou mardi par plusieurs projectiles. Les tireurs avaient arrêté son véhicule et l’avaient arrosé de balles, selon ses collègues. Sa mort porte désormais à sept, au moins, le nombre des professionnels des médias tués en Somalie depuis le début de l’année.

La Somalie – minée par des décennies de guerre civile au début des années 90, est toujours le pays africain le plus meurtrier pour les journalistes, d’après l’association Reporters sans frontières. Il ne se passe pas une années sans que des journalistes soient assassinés. Sans cesse confrontés à des menaces et à des actes d’intimidation, un très grand nombre de journalistes somaliens ont choisi de s’exiler. Ceux qui sont restés en Somalie vivent dans la peur permanente d’une attaque.

Tout a commencé en 2006

Les médias indépendants n’ont fait leur apparition qu’après la chute du gouvernement du Président somalien Siyad Barre, lors de la guerre civile de 1991 qui a mis fin au contrôle des médias par l’État. « Au départ, ça a été comme une libération : on pouvait écrire et dire ce que l’on voulait sans avoir à craindre d’être arrêté par le gouvernement », expliquait en 2010 Mohamed Abdulkadir, journaliste chevronné qui a fondé un journal lorsque Siyad Barre a quitté le pouvoir.

Les journalistes n’étaient pas pris pour cible au début de la guerre civile. Mohamed Abdulkadir et formel : « Personne ne nous menaçait, ne nous harcelait. Aujourd’hui, les choses ont changé ». Selon lui, « c’est à partir de 2006 que les pires exactions ont eu lieu », a-t-il dit, expliquant qu’il s’agissait de l’année au cours de laquelle les islamistes, sous la bannière de l’Union des tribunaux islamiques, avaient pris le pouvoir à Mogadiscio, poussant l’Éthiopie à envoyer des troupes pour soutenir le gouvernement transitoire forcé à la démission.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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