Jose Eduardo Dos Santos de retour en Angola, pour négocier ?


Lecture 2 min.
Jose Eduardo Dos Santos
Jose Eduardo Dos Santos, ancien Président angolais

L’ancien Président angolais, Jose Eduardo Dos Santos, est rentré dans son pays ce mardi. L’ex-chef d’État entend-il passer le restant de ses jours dans ce pays qu’il a dirigé pendant 38 ans ?

Après un séjour de deux ans et cinq mois à Barcelone, en Espagne, où il s’était officiellement rendu pour raisons de santé, l’ancien Président angolais, Jose Eduardo Dos Santos, est, depuis ce mardi 14septembre, de retour dans son pays. L’ancien dirigeant rentre au pays alors que son successeur, Joao Lourenço, a lancé une lutte anti-corruption qui cible ses proches et particulièrement les membres de sa famille. Son fils, Jose Filomeno, purge une peine de cinq ans de prison pour détournement de deniers publics au moment où il était à la tête du Fonds souverain de l’Angola, entre 2013 et 2018.

Quant à Isabel, l’aînée de la fratrie, première femme milliardaire d’Afrique et ancienne présidente de la Sonangol, la compagnie pétrolière nationale angolaise, elle a également des déboires avec la justice de son pays qui l’accuse de prédation et de pillage des ressources pétrolières. Ses actifs commerciaux ont été gelés depuis 2019 et elle n’a plus jamais remis les pieds en Angola. Le retour de l’ancien maître de Luanda suscite donc des interrogations. On sait qu’en tant qu’ex-chef d’État, Jose Eduardo Dos Santos bénéficie, par la Constitution angolaise, d’une immunité qui le met à l’abri de toute poursuite criminelle pendant cinq ans après son départ du pouvoir.

Donc personnellement, même s’il fait l’objet d’accusations de népotisme, l’ancien dirigeant n’a pour l’instant rien à craindre de la justice de son pays ; il peut être encore tranquille jusqu’en 2022. Pourquoi ce retour au pays maintenant ? Et pour quelle durée ? Jose Eduardo Dos Santos est-il revenu dans son pays pour y passer le restant de ses jours ? Ou alors, est-il venu négocier une entente avec son successeur pour lui-même – puisqu’il pourrait être poursuivi à l’expiration de son immunité – et pour sa famille qui vit une véritable descente aux enfers depuis la fin de son règne de 38 ans ?

Sans aucun doute, les réponses à ces interrogations ne tarderont pas à être connues.

Avatar photo
Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News