Japhet N’Doram, le sorcier tchadien


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Japhet N'Doram contre l'Olympique de Marseille
Japhet N'Doram contre l'Olympique de Marseille

Japhet N’Doram et Nantes sont indissociables. Aussi adroit devant le but qu’inspiré dans la construction, le Tchadien aura marqué l’histoire des Canaris. Et vice-versa. Pendant près de dix ans, la Beaujoire a pu admirer la finesse technique et la vivacité gestuelle du « Sorcier ». Retour sur le parcours du plus grand footballeur tchadien.

Parler de Japhet N’Doram, c’est évidemment évoquer le club du FC Nantes. Il faut dire que, à la Beaujoire, le Tchadien a laissé une empreinte impérissable en inscrivant 72 buts en huit saisons, dont le 2000e de l’histoire des Canaris.

Débarqué en Loire-Atlantique au début des années 90, en provenance du Tonnerre de Yaoundé, N’Doram et Nantes seront synonymes de beau jeu pendant toute la décennie. Un titre de champion de France (1995), une finale de Coupe de France (1993) et une demi-finale de Ligue des Champions (1996) ne sont pas représentatifs de la qualité du football développé par la formation nantaise, dirigée par l’immense Coco Suaudeau. Arrivé dans la Maison Jaune à 24 ans, il côtoie une bande de gamins insouciant qui joue au ballon avec le sourire. Sa première force fut d’avoir su se fondre dans cette collectivité avec humilité. La seconde fut de savoir faire preuve de patience. Car, entre blessures récurrentes et une difficulté à trouver sa place sur le terrain, l’heure de Japhet ne sonne pas tout de suite.

Défenseur, milieu et avant-centre

N’Doram a même failli ne jamais jouer pour le FC Nantes. Champion du monde, l’Argentin Jorge Burruchaga accepte de prendre une licence amateur, libérant ainsi une place extra-communautaire. Jeu à une touche de balle, en mouvement perpétuel, Japhet a toutes les caractéristiques pour incarner à la perfection le « jeu à la nantaise ». C’est finalement au cours de la saison 1992-1993 que le Sorcier prend son envol en s’affirmant comme le guide éclairé de la génération qui conquit le titre trois ans plus tard. Il était à la fois le catalyseur, le stratège et parfois le buteur d’une équipe entièrement tournée vers l’offensive.

Le départ de Patrice Loko pour le PSG et l’absence longue durée de Nicolas Ouédec ne freinent pas le Tchadien. Reconverti avant-centre, N’Doram enchaînent ses saisons les plus prolifiques (15 et 21 buts). En pleine bourre, le sorcier de la Beaujoire finit par rejoindre Monaco. Après de bons débuts sur le Rocher, le natif de Ndjamena se blesse gravement à la jambe. Fin de carrière en queue de poisson pour le plus grands des Sao, qui est désormais recruteur après ses expériences en tant que scout à Monaco (1998-2005) et à Nantes (2005-2007).

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