Inquiétudes autour de la force Onu-UE au Tchad et en Centrafrique


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Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté, mardi, à l’unanimité, la résolution française autorisant le déploiement d’une force Onu-Union européenne dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique. Pendant un an, la Minurcat aura pour mission de protéger les personnes déplacées et réfugiées suite au conflit du Darfour, dans le Soudan voisin. La nouvelle soulève des inquiétudes quant au rôle que jouera l’armée française.

Par Aurore Assombri

Les victimes collatérales du conflit du Darfour seront protégées par les Nations Unies (Onu) et l’Union européenne (UE). Les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu ont voté, mardi, à l’unanimité, la résolution ouvrant la voie au déploiement d’une force mixte Onu-UE dans l’Est du Tchad et le Nord-Est de la Centrafrique. Sa mission : protéger les réfugiés et personnes déplacées, créer pour elles des « conditions favorables à un retour volontaire et durable », améliorer la sécurité des camps et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. « L’idée est de démarrer son déploiement dès octobre-novembre, de façon concomitante à celui de la force hybride ONU-UA au Darfour », a précisé à l’AFP une source proche du dossier.

La France neutre ?

La force devrait compter 300 policiers onusiens, chargés de former environ 850 de leurs confrères tchadiens postés dans les camps, et un maximum de 4 000 soldats européens, responsables d’assurer la sécurité autour de ces camps. La France, ancienne puissance coloniale qui dispose déjà de forces militaires dans les deux pays, devrait jouer un rôle de premier plan. Ce qui ne manque pas de soulever des inquiétudes. « La France n’est pas la mieux placée pour y jouer les faiseurs de paix, puisqu’elle a historiquement plus contribué à la guerre qu’à la paix sur le continent », a déclaré à l’AFP Fabrice Tarrit, secrétaire général de l’association française Survie, qui lutte pour « l’assainissement des relations franco-africaines ».

Un responsable de l’organisation d’entraide britannique Oxfam dans l’Est du Tchad a déclaré à la BBC que si la majorité du contingent militaire était français, cela remettra en cause sa « neutralité ». Un groupe rebelle tchadien, le Rassemblement des forces pour le changement, a pour sa part expliqué à ce même media que la Minurcat ne devait pas se comporter comme une force d’intervention. Auquel cas, a assuré son leader Timane Erdimi, ses hommes ne se laisseront pas faire.

Selon la résolution rédigée par la France, et acceptée en juillet par les 27 de l’UE, la Minurcat aura un an pour accomplir sa mission. Selon les chiffres de l’Onu, elle bénéficiera au Tchad à 236 000 réfugiés darfouris et 173 000 déplacés tchadiens et, en Centrafrique, à 10 000 réfugiés de la province occidentale soudanaise et 200 000 déplacés centrafricains.

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