Incarcérée dans une prison française, Rokia Traoré en grève de la faim


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Drapeau du Mali
Drapeau du Mali

L’artiste chanteuse de nationalité malienne Rokia Traoré a annoncé que, depuis son arrestation mardi 10 mars à Paris, elle observait une grève de la faim. Rokia Traoré a été arrêtée et incarcérée en France après que la Belgique ait émis contre elle un mandat d’arrêt européen pour infractions de prise d’otage, d’enlèvement et de séquestration dans un litige l’opposant au père de sa fille au sujet de la garde de cette dernière. L’avocat de son ancien compagnon dénonce une manœuvre médiatique ayant pour but de détruire la réputation de ce dernier.

L’artiste malienne Rokia Traoré déclare avoir débuté sa grève de la faim dans la matinée du mardi 10 mars pour exiger que la justice belge lui accorde un procès équitable et pour protester contre une application inique du mandat d’arrêt européen émis contre elle. C’est via sa page Facebook que Rokia Traoré a dénoncé le jugement du tribunal de Bruxelles qui accorde la garde exclusive de son enfant à son ancien compagnon. Un message largement relayé par son avocat.

Celui-ci dénonce aussi le fait que la décision de garde exclusive soit prise en faveur de l’ex-compagnon Rokia en Belgique alors qu’en France et au Mali, une plainte a été déposée contre lui pour « attouchement sexuel sur son enfant ». La justice belge avait classé sans suite une plainte sur ce sujet .

L’infraction d’enlèvement bel et bien constituée

Mais pour l’avocat de la partie adverse, il s’agit simplement d’une offensive médiatique de la chanteuse pour tenter de se soustraire à l’emprisonnement. Il rejette en bloc les accusations « d’attouchement sexuel » qui pèsent sur son client, et accuse l’artiste d’avancer de fausses allégations dans le simple dessein d’entacher la réputation de son ancien compagnon. Celui-ci est Jans Goosens, ancien directeur du Théâtre royal flamand de Bruxelles, actuellement à la tête du Festival de Marseille depuis juillet 2016.

Il accuse ensuite la Malienne d’avoir réellement commis l’infraction d’enlèvement, car elle est partie dans son pays avec son enfant tout en sachant que sa garde exclusive avait été accordée au père. Le mercredi 18 mars prochain, une audience aura lieu à Paris pour décider si Rokia Traoré sera extradée en Belgique ou non.

En attendant la décision de la justice française, Rokia prend les médias à profit pour organiser sa défense. Sur Facebook et Twitter, elle a reçu des milliers de messages de soutien et a même lancé, jeudi dernier, le hashtag #FreeRokia. Hier, samedi 14 mars, elle a même reçu le soutien du gouvernement de la République du Mali, son pays natal, qui mobilise le corps diplomatique pour obtenir sa libération.

Une pétition de soutien à Rokia Traoré a été lancée ici.

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