Il s’appelle Yass et il est bourré de talent


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Yasser Hachem, Sénégalais d’origine libanaise passé par Abidjan, se raconte depuis un mois au Petit palais des glaces de Paris. Son one-man-show désopilant, Je s’appelle Yass et je viens de loin, est l’occasion d’une bonne bouffée d’Afrique comme on aimerait en respirer plus souvent.

Un Libanais d’Afrique qui n’est pas dans le commerce ? Et oui, ça existe. L’énergumène s’appelle Yasser, il est acteur, fait du one-man-show et est pétri de talent. Dans « Je s’appelle Yass et je viens de loin », le Franco-sénégalais se raconte depuis son enfance, dans les rues de Dakar, à sa montée sur les planches parisiennes. Entre les deux, le jeune homme, âgé de bientôt 37 ans, s’est fait une situation confortable à Abidjan… Avant d’être rapatrié en 2004 comme des milliers d’autres étrangers, pour l’essentiel Français.

Sa carrure de demi de mêlée pourrait en imposer mais ses yeux pétillants trahissent un cœur gros comme ça. Comme son spectacle. Avec son énergie communicative et sa chaleur, nul doute que le gaillard aurait pu retourner vivre dans la capitale économique ivoirienne, où il s’est toujours senti à l’aise, et qu’il aurait coulé des jours heureux dans sa villa cossue. Mais il a tout lâché pour « monter à Paris » et réaliser son rêve.

C’est au Sénégal qu’il se sens chez lui

Depuis, hamdou’llah, ça marche. Yass s’est produit trois mois au théâtre du Point virgule, fin 2006, et il achève ce samedi plus d’un mois de représentations au Petit Palais des Glaces. Oui, d’ailleurs, désolé de ne vous en parler qu’aujourd’hui ! Mais pas d’inquiétude, le spectacle reprend de septembre à décembre prochain à Paris. Auparavant, le comédien aura fait trois dates à Dakar, les 26, 27 et 28 juin prochain. La consécration dans sa ville ! Car si Yass a bourlingué, passé ses vacances d’été et étudié en France, travaillé en Côte d’Ivoire, visité le Liban… c’est au Sénégal qu’il se sent chez lui, explique-t-il à Afrique Magazine.

Sa vie africaine lui aura notamment permis de rendre justice à la variété des accents d’Afrique de l’Ouest : l’occasion d’un nettoyage de cerveau salutaire pour le public français qui n’a connu que l’accent africain de Michel Leeb ! Les personnages de la mama africaine au parlé rendu lascif par la chaleur, de la prostitué abidjanaise familière et du meilleur ami de Yass, le Sénégalais Néné, au phrasé style rafale AK 47, sont à mourir de rire.

Sa façon de raconter sa rencontre et son mariage, lui, le « Libanais » Yasser Hachem, avec Sarah, une juive tunisienne, est beaucoup plus tendre. Après quelques difficultés, Yass, pour lequel la famille compte énormément, est parvenu à faire accepter le fait aux deux pères et même à les faire communiquer. A côté de cette prouesse, remplir le Stade de France, comme l’a fait un humoriste français en 2004, est un jeu d’enfant…

 Visiter le site de Yass

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