Huit militaires condamnés à mort en RDC : Débats sur la peine capitale


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Les Africains débattent de la peine de mort
Les Africains débattent de la peine de mort

Un tribunal militaire à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a condamné à mort huit militaires congolais, dont cinq officiers, pour « lâcheté » et « fuite devant l’ennemi ». Cette condamnation, une première depuis la levée du moratoire sur la peine capitale en 2003, suscite un débat intense dans le pays.

Les faits jugés se sont déroulés en mars dernier, lors d’une offensive des rebelles du M23 dans la région de Rutshuru, territoire de la province du Nord-Kivu en république démocratique du Congo. Les accusés auraient fui leurs positions sans combattre, abandonnant leurs armes et munitions. Le tribunal a qualifié leur comportement de « trahison » et de « violation grave du devoir d’obéissance », soulignant que leur fuite avait « découragé » les autres soldats et « favorisé l’avancée des ennemis ».

La défense a plaidé la non-culpabilité des accusés, affirmant qu’ils avaient simplement suivi les ordres de leurs supérieurs et qu’ils n’étaient pas équipés adéquatement pour faire face aux rebelles.

Un message fort, mais contesté

Alors que les autorités congolaises saluent le verdict comme un message fort adressé à tous les militaires, les organisations de défense des droits humains dénoncent un procès « inéquitable » et « politique ». La peine de mort n’est plus appliquée en RDC depuis 2003, mais elle n’a pas été abolie pour autant, suscitant des controverses au sein de l’opinion publique. A l’image de la sortie il y a quelques semaines de son Éminence Fridolin Ambongo Besungu : « Je ne souhaiterais pas qu’on profite d’une notion floue de « traitres » pour des règlements de compte sur le plan politique ».

Cette condamnation relance le débat sur la peine capitale en RDC et met en lumière les tensions et les défis auxquels est confrontée l’armée congolaise dans sa lutte contre les groupes rebelles. En effet, à l’est du pays la progression du M23 inquiète fortement.

La décision de rétablir la peine de mort en RDC, prise par le président Félix Tshisekedi, soulève des critiques. Notamment de la part de personnalités religieuses et d’organisations de défense des droits humains. Des voix s’élèvent pour dénoncer une mesure rétrograde qui pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les droits humains dans le pays.

Dans un contexte politique tendu, où les tensions internes s’intensifient après des élections contestées, la question de la peine de mort divise profondément la société congolaise et soulève des préoccupations quant à l’avenir de la justice et des droits humains dans le pays.

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