Harcèlement royal


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Drapeau du Maroc
Drapeau du Maroc

Prince marocain aux allures de golden boy, Moulay Hicham Ben Abdallah fait encore parler de lui. Violent détracteur de la monarchie, il accuse aujourd’hui les services secrets de son pays. Il se prétend harcelé et choisit de s’exiler aux Etats-Unis. Gros plan sur le mouton noir de la famille Alaouite.

 » Mon départ est un geste politique et patriotique « , déclarait mardi le prince Moulay Hicham Ben Abdallah au bureau de Rabat d’Associated Press. Le turbulent cousin de Mohammed VI défraye encore la chronique. Il se prétend harcelé par les services de police et les services secrets du pays. Selon lui, Hamidou Laanigri, le patron de la DST marocaine, fomenterait depuis deux ans un  » complot  » visant à le  » détruire « . Filatures, écoutes téléphoniques, kidnapping de son ancien chauffeur… Le prince aurait tout enduré avant de choisir de s’exiler à New-York pour une durée indéfinie.

Les coups d’éclat du  » prince rouge « 

Pourquoi tant de haine envers le prince Moulay Hicham Ben Abdallah ? Seulement numéro deux dans l’ordre de la succession au trône, sa présence n’est pas autorisée sur la scène médiatique. Or au Maroc, le  » prince rouge  » a fait date en donnant, en décembre 1999, une conférence dont les extraits avaient largement été relayés par la presse. Il qualifie alors le régime de  » démocratie superficielle  » en mauvaise position sur la scène mondiale. Quand Moulay Hicham n’attaque pas frontalement la monarchie, il se prononce pour la vérité dans l’affaire Ben Barka. Il travaille également en 2000 comme conseiller politique pour les Nations Unies. Enfin, il risque des traits de plume virulents dans Le Monde et surtout dans Le Monde diplomatique.

Pour autant, Moulay Hicham est-il un dangereux démocrate ? Ses détracteurs le verraient plutôt dans le rôle du petit dernier qui aurait bien aimé être dauphin à la place du dauphin. La famille royale insiste sur sa rivalité avec Mohammed VI. Elle met en cause ses allégations sur les persécutions dont il serait victime. Boudé par le pouvoir, le prince rouge ne serait en fait qu’un agitateur au sang bleu qui essaierait de faire parler de lui. Peut-être. Mais reste qu’il était l’un des rares à élever la voix pour offrir une critique réelle du pouvoir, dans un pays où le silence est roi. Sans lui, le Maroc risque d’être un peu trop tranquille.

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