Haïti, nouvel horizon pour les investisseurs…


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L'équipe de Simen Ayiti

Pendant sa tournée européenne, nous avons rencontré le groupe Simen (Simen= semer en français) créé en juin 2014, et représenté par son président Guy Emmanuel THOMAS. Ce groupe est une Société Anonyme offrant des services de financement et d’investissement… En Haïti, tout particulièrement. Un nouvel horizon à défricher pour les capitaux du monde entier?

AFRIK.COM : Parlez nous de SimenAyiti et comment ca fonctionne? Il s’agit d’un financement participatif pour des activités agricoles?

Guy Emmanuel THOMAS : SimenAyiti, créé il y a 2 ans, est une jeune plateforme internationale haitienne qui fait du financement et de l’investissement participatif (ndlr crowdfunding) qui ne se limite pas qu’à l’agriculture, simplement sachant que beaucoup d’investisseurs veulent et souhaitent investir dans l’agriculture car on dit qu’Haiti est une terre agricole.
SimenAyiti est multi-sectoriel et nous permettons à tous les secteurs économiques d’héberger leurs projets sur la plate-forme, dans la mesure où ils répondent aux règles et aux normes en vigueur.
L’agriculture, aujourd’hui, est financée à hauteur de 75% des projets à partir de la plateforme par les 650 investisseurs les plus actifs et réguliers.
Et SymenAyiti pour finir, gère majoritairement ses activités via internet (réseaux sociaux) pour faciliter les échanges et informer en temps réel de ses activités et projets. Il joue le rôle de médiateur entre investisseurs et porteurs de projets

AFRIK.COM : Est-ce que le crowdfunding pourrait représenter une forme de réponse à la crise économique pour les agriculteurs haitiens?

Guy Emmanuel THOMAS : Aujourd’hui, nous ne sommes et ne pensons pas qu’à travers le financement participatif : c’est une entité incontournable capable de mobiliser des ressources humaines et financières pour booster ce secteur.
L’une des plus grandes difficultés auxquelles font face nos agriculteurs est l’accès au financement à crédit. L’accessibilité est très restreinte et les banques sont très réfractaires à ces investissements à haut risque. Vient ensuite l’écoulement des produits sur le marché. Souvent le réapprovisionnement n’est pas toujours régulier.
Simen Ayiti est aujourd’hui un outil persuasif pour dynamiser, booster l’investissement participatif et particulièrement dans le secteur de l’agriculture. Nous avons décidé d’apporter notre pierre à la construction et à la modernisation, au renforcement structurel du secteur agricole et des différentes entités qui interagissent en Haïti.
Simen Ayiti peut jouer ce rôle dans la mesure où nous assurons le merchandising tant au niveau national qu’international. Il crée des emplois, augmente la productivité agricole et fait la promotion des produits du terroir.

AFRIK.COM : Le financement participatif est un secteur en croissance, pour un étranger ou un haïtien de la diaspora, quelles garanties Simen Ayiti leur offre?

Guy Emmanuel THOMAS : Aujourd’hui la diaspora haitienne représente quatre millions d’haïtiens vivant à l’étranger et qui envoient à leur famille, pour l’année écoulée, environ 2.5 milliards de dollars américains, ce qui représente 29% du PIB de notre pays. C’est énorme. Malheureusement, ce montant n’a pas été affecté à des projets créateurs de richesses, d’emploi et de forte valeur ajoutée : ce sont plutôt des transferts destinés à la consommation immédiate. Aujourd’hui, certains pays d’Asie du Sud-Est et d’Afrique utilisent la diaspora comme outil de modernisation, de développement économique, de création d’emplois.
Nous pouvons également y parvenir à travers les codes d’investissement en Haiti qui doivent faciliter et encourager les investisseurs étrangers.

AFRIK.COM : Pour un investisseur basé à l’étranger, quelles sont les modalités de rachat ou de sortie d’investissement, notamment sur les frais et les délais liés à ce type d’opération?

Guy Emmanuel THOMAS : Attention Simen Ayiti joue le rôle d’intermédiaire entre l’investisseur et l’entreprise. Concernant les modalités, il faut vérifier les statuts de l’entreprise avant tout, dans laquelle vous choisissez d’investir. De préférence, SA ou SAS. Il est également important de se renseigner sur les moyens de remboursement ou de sortie de capital ou de revente des actions. Par ailleurs, il est fortement conseillé d’investir sur du moyen terme à la différence d’investissements que l’on ferait auprès d’une banque par exemple.

AFRIK.COM : Et comment se rémunère votre plate-forme?

Guy Emmanuel THOMAS : La rémunération de l’actionnaire provient essentiellement du projet dans lequel l’investisseur a misé son argent. La rémunération de la plate-forme résulte simplement de son rôle d’intermédiaire, comme n’importe quel intermédiaire financier.

L'équipe de Simen Ayiti

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