Guyane : Nicolas Sarkozy « lutte sans merci » contre les orpailleurs clandestins


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Nicolas Sarkozy profite de son séjour en Guyane pour déployer un important dispositif de lutte contre les orpailleurs clandestins. Le chef de l’Etat français compte ainsi lutter contre une partie de l’immigration illégale qui sévit dans ce département.

Le voyage du président français en Guyane, les 11 et 12 février, a été largement consacré à ce qu’il n’hésite pas à appeler « une lutte sans merci » contre l’orpaillage illégal. Depuis 15 ans, cette activité clandestine pose un double problème au département français. Il attire bon nombre de migrants, notamment en provenance du Surinam et du Brésil, et porte atteinte à l’environnement : la forêt est en péril et les produits utilisés pour traiter l’or polluent les rivières.

Nicolas Sarkozy a donc décidé de mettre à disposition de la Guyane de très importants moyens de lutte humains et logistiques. « A partir de la semaine prochaine, la République va engager 1 000 hommes en Guyane dans une opération qui utilisera des matériels faisant appel à des technologies jamais utilisées sur le territoire français », a-t-il déclaré.

Des moyens considérables

Une dizaine de fonctionnaires du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) est déjà présente sur le territoire depuis une quinze jours. Un Airbus de l’armée est par ailleurs arrivé le 8 février avec les premiers renforts et deux autres avions sont attendus les 14 et 16 février. Les forces de l’ordre disposeront d’un Transall et de deux hélicoptères, en plus de l’hélicoptère EC145 déjà sur place depuis fin novembre 2007.

Il n’en faudra pas moins pour décourager les orpailleurs. Venus essentiellement du Brésil, ils passent les 700 kilomètres de frontière qui les séparent de la Guyane en créant dans la forêt un véritable réseau de sentiers leur permettant d’échapper aux contrôles de gendarmerie.

Lutter contre l’immigration clandestine

Des opérations de lutte contre l’immigration clandestine avaient déjà été mise en place par le gouvernement français. En 2005, alors que Nicolas Sarkozy était ministre de l’intérieur, 107 opérations « Anaconda » avaient permis l’arrestation de plus de 1 250 étrangers en situation irrégulière et la destruction de matériel d’exploitation aurifère d’une valeur de 20 millions d’euros.

Mais cela ne suffit pas à enrayer le problème. Les quelque 3 000 à 8 000 chercheurs d’or reconstruisent ailleurs leurs sites d’exploitation régulièrement détruits par les forces de l’ordre. « Nous ne devons pas nous contenter de simplement détruire des sites illégaux qui se reconstruiront quelques semaines plus tard. Nous devons déstructurer durablement les réseaux d’approvisionnement des sites et [nous] attaquer aux commanditaires et à ceux qui blanchissent le produit de cette activité illégale », a expliqué le président français.

Nicolas Sarkozy rencontre aujourd’hui son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour relancer le partenariat entre les deux Etats. Il devrait aborder avec lui le problème d’immigration clandestine pour tenter de trouver des solutions conjointes et durables.

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