Guinée : les Législatives du 24 septembre en question


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Réunis en conférence de presse mercredi, les leaders de l’opposition républicaine ont émis leur inquiétude quand à la tenue des élections législatives le 24 septembre prochain. Et pour cause, les opposants dénoncent le non respect des accords politiques signés le 3 juillet dernier par la CENI (Commission électorale nationale indépendante).

(De notre correspondant à Conakry)

Les élections législatives sans cesse reportées alors qu’elles devraient avoir lieu six mois après la présidentielle de 2010, risquent un nouveau report. En tout cas, c’est le point de vue des leaders de l’opposition républicaine. Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Aboubacar Sylla de l’UFC, Jean Marie Doré de l’UPG, Niamey Diabaté de GPT, Sékou Beka Bangoura du PE.D.N) ont annoncé leur inquiétude face à la tenue des législatives fixées pour le 24 septembre conformément à la signature le 3 juillet dernier, de l’accord politique au Palais du peuple de Conakry.

« Il y a franchement des problèmes », déplore Aboubacar Sylla, porte-parole de l’opposition qui annonce un retard de 9 jours dans le chronogramme fixé par la CENI. Et de préciser en ces termes : « Nous avons prévenu que le chronogramme de 84 jours était serré et malheureusement cette suggestion n’a pas été prise en compte dans l’accord global. Aujourd’hui, la CENI a inversé certaines opérations dans le but de respecter la date du 24 septembre. L’affichage des listes électorales qui était prévu le 13 août dernier n’a pas été respecté. Et nous venons d’apprendre dans cette salle que l’affichage de ces listes se déroule en ce moment-même. L’autre problème plus grave est que le dédoublonnage n’a pas été fait avant l’affichage qui vient d’être fait ».

Dans la même lancée, le président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), Jean Marie Doré, d’ajouter qu’en réalité, « si les problèmes actuels qu’on constate ne sont pas réglés, il n’y aura pas d’élections crédibles. Il y aura plutôt une simple désignation des députés. Plus grave, je viens d’apprendre qu’un responsable du parti au pouvoir mobilise actuellement la jeunesse de cette ville pour leur dire qu’aucune formation politique à part le RPG-Arc-en-ciel ne doit faire la campagne à Kankan. Comment voyez-vous cela chers journalistes ? »

Le chef de file de l’opposition guinéenne et président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, pour sa part, s’inquiète de la transparence des élections si elles arrivaient à se tenir le 24 septembre prochain. « Je ne peux pas vous dire si la date du 24 septembre sera respectée ou pas. Parce que la CENI accuse en ce moment des retards dans la préparation. Nous sommes prêts pour les élections. Mais il ne faudrait pas que les choses importantes qui garantissent les élections sérieuses soient sacrifiées par la CENI pour rattraper son retard ».

Du côté de la Commission électorale nationale indépendante, on jure que le chronogramme du 24 septembre sera respecté. « La CENI maîtrise le chronogramme. Les élections auront bel et bien lieu le 24 septembre prochain », déclare le directeur du département Communication de la CENI, Yéro Condé.

Les opposants ont profité de cette conférence de presse pour afficher leur unité jusqu’à la finalisation du processus électoral. « Certains avaient parié que l’opposition républicaine n’allait plus se retrouver et que tout était désormais disloqué. Ces observateurs comprendront à partir d’aujourd’hui que l’opposition que nous sommes reste et demeure unie. Ce qui s’est récemment passé entre le Président du PEDN, Lansana Kouyaté et moi (Aboubacar Sylla) n’était qu’une petite incompréhension qui a été malheureusement aggravée par la presse. A ce jour, je vous dirai que tout est fini et qu’une bonne ambiance règne entre nous », a fait savoir le porte-parole de l’opposition.

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