Guinée : la fête de travail célébrée sur fonds de division


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A l’instar des autres pays du monde, la Guinée a célébré mardi la 126e fête de travail. Mais cette célébration se déroule alors que le mouvement syndical guinéen traverse une crise sans précédant. Depuis la tenue de son seizième congrès en septembre 2011, la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée connait une crise de leadership. Les syndicalistes, Amadou Diallo et Yamoussa Touré se livrent bataille.

Placés sous le signe « Liberté syndicale dans l’unité d’action », les syndicalistes guinéens ont célébré cette fête de façon séparée. D’un côté, le camp d’Amadou Diallo qui a bénéficié du soutien du gouvernement l’a célébré à l’esplanade du palais du peuple avec tous les honneurs en présence du Premier ministre, Mohamed Saïd Fofana.

De l’autre, Yamoussa Touré qui se réclame véritable patron de la CNTG, s’est vu empêché par les forces de l’ordre, de tenir sa fête dans l’enceinte de la mairie de Matam, située dans la banlieue de Conakry. Alors que, selon lui, il avait avisé les autorités communales et le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation de la tenue de son meeting par courriers.

« A notre arrivée, nous avons constaté que le portail était barricadé. Les agents des forces de sécurité m’ont demandé d’aller célébrer les festivités au Palais du peuple. Je leur ai fait savoir que les deux meetings ne sont pas liés. Vu le refus, j’ai été obligé de tenir mon meeting dans la rue. Nous avons montré au camp adverse notre capacité de mobilisation puisqu’il y a eu plus de 3 000 personnes qui ont effectué le déplacement », a déclaré Yamoussa Touré.

La rupture est consommée

Dans son discours de circonstance au Palais du peuple, le camp d’Amadou Diallo a dénoncé la création d’un syndicat « fantôme », faisant ainsi allusion à la centrale syndicale créée par Yamoussa Touré. Il a dénoncé les tentatives de déstabilisation du mouvement syndical Guinée.

« Aujourd’hui encore, le Mouvement Syndical Guinéen souffre profondément de tentatives de division et de déstabilisation surtout depuis le sixième congrès de la CNTG », a-t-il reconnu. Avant de dénoncer les infinis harcèlements subis par les délégués syndicaux à travers des convocations intempestives devant les tribunaux.

« Nous ne cesserons de dénoncer à la face du monde les infinis harcèlements à travers des convocations intempestives dans les tribunaux, des menaces de licenciements de nos délégués dans les entreprises et des tentatives de fermeture de la Bourse du Travail par des autorités administratives et judiciaires », a indiqué Amadou Diallo qui était entouré des huit centrales syndicales du pays.

Le cahier de doléances

Comme il est de coutume, les huit centrales syndicales ont profité de l’occasion pour présenter un certain nombre de doléances résumées en quinze points.

Les syndicalistes réclament entre autres le relèvement de 200% du salaire indiciaire des travailleurs toutes catégories confondues, l’amélioration des conditions de retraites et des retraités, la mise en place d’une politique de construction de logements sociaux en faveur des travailleurs, ainsi que l’application des statuts particuliers des enseignants et du personnel de la santé encore inappliqués.

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