Guinée: l’imam Nanfo condamné à 12 mois de prison


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Imam Nanfo Diaby
Imam Nanfo Diaby

Arrêté le 13 mai à son domicile, alors qu’il dirigeait la prière de l’Aïd el-Fitr, la « fête de la rupture du jeûne », en langue malinké, l’imam Ismaël Nanfo Diaby restera encore quelques mois en prison. Le tribunal de première instance de Kankan (Est), vient de le condamner à un an de prison, dont 6 mois avec sursis, et 500 000 francs guinéens d’amende. Il est accusé de troubles à l’ordre public. Mais, ses avocats ont fait appel de cette décision qu’ils contestent au nom de la laïcité de l’État.

Le célèbre imam guinéen Ismaël Nanfo Diaby, qui dirige la prière en malinké plutôt qu’en arabe, qui est la langue de la révélation de la religion musulmane, a été condamné mercredi 26 mai par le tribunal de première instance de Kankan, la deuxième grande ville de la Guinée, à un an de prison dont 6 mois avec sursis, et 500 000 francs guinéens d’amende. L’imam est poursuivi pour troubles à l’ordre public et violation de l’interdiction de prier en langue locale qui lui avait été notifiée en 2020, par le secrétariat général des affaires religieuses du pays.

Depuis 2019, l’affaire Imam Ismaël Nanfo Diaby défraie la chronique réligieuse et sociale en Guinée, provoquant une forte polémique, du fait qu’il dirige la prière de Laylat al-Qadr (la nuit du destin) dans sa langue maternelle, le malinké. Une chose qui a été très mal perçue dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, et de nombreux musulmans avaient alors exprimé leur indignation. d’ailleurs, l’imam avait même été « menacé de mort ».

L’imam Ismaël Nanfo Diaby a alors été interdit d’exercer des « activités religieuses » et d’intervenir « dans les médias, jusqu’à nouvel ordre » par la Ligue islamique de Guinée, le 10 juin 2019. Mais, l’imam, soutenu par quelques adeptes de cette pratique, continuait ses prières dans une mosquée construite chez lui.

Samedi 11 juillet 2020, il a été arrêté pour récidive puis libéré après deux nuits au commissariat central de Kankan avec, cette fois, une interdiction formelle des autorités administratives d’officier les prières en langue malinké. Alors qu’il était détenu par la police, certains jeunes musulmans très remontés, sont allés saccager sa mosquée, séquestrer sa famille, et saccager son véhicule. Il s’en était tiré avec une remise en liberté. Sauf que cette fois, l’imam est envoyé en prison où il méditera sur son sort.

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