Guinée : L’armée sème la terreur à Conakry


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Drapeau de la Guinée
Drapeau de la Guinée

La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et son organisation membre en République de Guinée, l’Organisation guinéenne des droits de l’Homme (OGDH), dénoncent les arrestations arbitraires qui auraient lieu depuis quelques jours à Conakry et s’inquiètent des risques de tortures et d’exécutions sommaires pour les personnes arrêtées.

Depuis le tentative d’assassinat de Dadis Camara1, les éléments des béréts rouges, de la gendarmerie, et des autres services spéciaux mènent des expéditions punitives dans différents quartiers de la capitale. Selon des sources concordantes et sous le motif de rechercher lieutenant Abubakar Diakité, dit « Toumba » et ses soutiens, des arrestations arbitraires auraient été réalisées notamment dans les quartiers de Koloma, de Bammbeto et de Coza, dans la haute banlieue de Conakry.

Nos organisations s’inquiètent qu’au nom de la traque pour retrouver l’auteur présumé de ce que la junte a appellé « une tentative de coup d’Etat », les militaires ne se lancent dans une nouvelle vague de répression à l’encontre des membres de l’opposition, des défenseurs des droits de l’Homme, des syndicalistes, des journalistes, des victimes et des témoins des exactions peprétrées depuis le 28 septembre 2009.

« Il faut que la junte arrête immédiatement cette fuite en avant dans la violence, et que la communauté internationale prenne ses responsabilités pour assurer une transition politique sous peine de voir la région s’embraser de nouveau » a déclaré Mme Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

La FIDH et l’OGDH exhortent les militaires et les éléments sous leur contrôle à cesser immédiatement les arrestations arbitraires, à relâcher les personnes emprisonnées et plus largement à se conformer au respect des instruments régionaux et internationaux de protection des droits de l’Homme.

La FIDH et l’OGDH recommandent donc au Conseil de sécurité des Nations unies d’adopter une résolution sous le chapitre 7 de la Charte des Nations unies considérant que la situation en République de Guinée constitue une menace pour la paix et la sécurité régionale et internationale, donnant mandat à une force africaine d’imposition de la paix pour garantir la sécurité des populations civiles et du processus de transition politique devant aboutir à la tenue rapide d’élections transparentes, libres et crédibles.

La FIDH et l’OGDH appellent les pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies, de l’Union africaine (UA), de la Communuauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union européenne (UE), de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) ; les autres membres du Groupe international de contact pour la Guinée (GIC-G) ; le médiateur de la CEDEAO pour la Guinée, le président burkinabé Blaise Compaoré ; et l’ensemble de la communauté internationale de prendre acte de la nouvelle situation qui prévaut en Guinée, en :

 Condamnant les violations graves des droits de l’Homme qui se poursuivent en Guinée ;

 Contribuant à une transition politique et la mise en place d’un organe de transition ;

 Contribuant, sous l’égide des Nations unies, à une future force africaine d’impositon de la paix en République de Guinée ;

 Contribuant activement à la lutte contre l’impunité des auteurs et responsables des violations graves des droits de l’Homme en Guinée.

FIDH

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