Guinée : Internet à nouveau fonctionnel


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Mamady Doumbouya, président de la Transition en Guinée
Mamady Doumbouya, président de la Transition en Guinée

Après la dissolution du gouvernement, le lundi 19 février 2024, le CNRD a, dans la nuit du jeudi 22 février, rétabli Internet dont l’accès était restreint depuis trois mois.

Le CNRD du désormais général Mamady Doumbouya a procédé, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 février, à la levée des restrictions sur Internet. À nouveau, les Guinéens peuvent mener leurs activités en ligne et surfer sur les réseaux sociaux. Et ça, ils ne se sont pas fait prier pour s’y lancer. En témoigne le flux des commentaires qui inondent la toile depuis plusieurs heures. «Les plus grands ennemis dans ce pays sont nos gouvernants, surtout cette équipe de transition», écrit un internaute. «Ils cherchent maintenant, poursuit le même internaute, à se racheter en faisant croire que seuls certains membres de l’équipe renvoyée sont responsables de la restriction d’Internet, depuis trois mois».

Pour un autre internaute, il ne faut pas chercher loin la raison qui a motivé cette décision du CNRD : «Les autorités ont finalement levé les restrictions sur Internet. C’est l’une des revendications du mouvement syndical qui a appelé à une grève générale et illimitée à partir du lundi 26 février 2024, sur tout le territoire national et dans tous les secteurs. C’est encore une preuve que nos dirigeants ne comprennent que le rapport de force».

Le CNRD craint-il la grève générale ?

Le timing de la levée des restrictions sur Internet suscite effectivement des questions quand on sait que depuis trois mois, les Guinéens sollicitaient cette mesure de la part de leurs autorités. Mais, ces dernières n’ont point prêté une oreille attentive à leurs revendications. Pis, le journaliste et syndicaliste Sékou Jamal Pendessa a été incarcéré, depuis un mois, pour avoir appelé à manifester contre la censure de certains organes de presse et les restrictions sur l’accès à Internet. Le verdict de son jugement vient d’être connu. Il écope de six mois de prison, dont trois avec sursis.

Pourquoi le CNRD a-t-il levé les restrictions seulement maintenant ? Une façon de culpabiliser l’équipe gouvernementale remerciée aux yeux de la population ? Si tel est le cas, la mayonnaise semble avoir pris chez certains. Puisque sur les réseaux sociaux, on peut lire ce commentaire : «Dès leur départ, Internet a été libéré. Seigneur, montre-moi celui qui l’avait restreint».

D’un autre point de vue, on sait que les centrales syndicales se sont retrouvées à la Bourse du travail, jeudi, pour annoncer une grève générale et illimitée pour compter du lundi prochain. Parmi les nombreux points inscrits au chapitre des revendications, il y a la levée des restrictions liées à Internet. Le CNRD a-t-il reculé pour cela ? Ou bien le « problème de sécurité » qui aurait conduit à la prise de la mesure est-il entre-temps résolu ? Les questions demeurent entières. Et sans réponses précises de la part des responsables du CNRD, on ne peut que se contenter de suppositions.

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Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
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