Guadeloupe : la grève générale à l’épreuve de la violence


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Les premières échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants ont eu lieu, ce lundi, en Guadeloupe, au vingt-septième jour de la grève générale contre la vie chère. Plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellées manu-militari puis libérées. Les grévistes affichent une détermination sans faille. Le Premier ministre François Fillon a annoncé de nouvelles propositions pour tenter de dénouer le conflit.

Escalade de violence en Guadeloupe. A l’échec des négociations entre les partenaires sociaux, ont succédé, ce lundi, des manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre. Dimanche, Elie Domota, porte-parole du collectif LKP à l’origine de la grève générale contre la vie chère et la « profitation », avait prévenu : « viendra un jour où les Guadeloupéens en auront marre de marcher ». Ce lundi, la grève est rentrée dans une autre phase. A l’aube, des grévistes ont en érigé des barrages routiers, bloquant les principaux axes donnant accès au centre économique et commercial de Gosier, près de Pointe-à-Pitre.

Insultes racistes

Les forces de l’ordre reprochant à ces manifestants, dont certains portaient des cagoules et des masques de chirurgie, des « entraves à la circulation», et des « violences à l’encontre des forces de police avec jets de pierres », sont alors intervenues. Plusieurs dizaines de manifestants ont été interpellés avant d’être libérés, d’autres ont été matraqués et dispersés avec du gaz lacrymogène. Alex Lollia, un des leaders syndicaux à l’origine de la grève générale contre la vie chère et la « profitation », a été blessé et hospitalisé. Selon ses propres propos, il a été traité de « sale nègre», par les policiers. « les CRS sont arrivés en masse, ils ont commencé à nous frapper et à lancer des gaz lacrymogènes. C’était excessivement violent », a-t-il indiqué à sa sortie d’hôpital, avant d’ajouter «nous continuerons le combat». Dans un communiqué, la CGT a indiqué que « les interventions policières d’aujourd’hui avec leur cortège de blessés et de nombreuses arrestations ne règleront pas le conflit.»

L’appel au calme des autorités locales n’a pas été entendu, les grévistes affichent au contraire leur détermination. Le mouvement s’est même étendu à l’île de la Réunion et de la Martinique où plus de 3 000 personnes ont marché ce lundi contre la vie chère.

Le Premier ministre, François Fillon, en déplacement dans le Pas-de-Calais, a indiqué que de nouvelles propositions devant servir de base à une vraie négociation devraient être faites « dans les prochaines heures». Il a en même temps justifié l’intervention des forces de l’ordre sur les barrages « En même temps que nous encourageons le dialogue, nous sommes aussi en train de faire en sorte que la liberté de circulation soit respectée », a-t-il dit. Selon France Info, Nicolas Sarkozy devrait recevoir jeudi les élus des départements d’Outremer pour faire le point sur la situation.

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