Gillette Leuwat, la fée de vos cheveux


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Traitement de cheveux
Traitement de cheveux

La Camerounaise Gillette Leuwat s’est spécialisée dans le soin capillaire. A l’aide de produits 100% naturels, qu’elle conçoit et prépare elle-même, elle s’attaque à tous vos soucis de cheveux. Avec elle, pellicules, mycoses et chutes de cheveux deviendront des mauvais souvenirs.

Gillette Leuwat est Camerounaise. Renonçant à une carrière de cadre financier dans une banque de la place parisienne, la jeune femme s’est consacrée à sa vocation : guérir. Sa spécialité : des soins capillaires personnalisés avec des produits «ethniques» qu’elle fabrique elle-même. L’aloès, le coco, le karité ou encore l’acacia sont les ingrédients majeurs de sa ligne de soins 100% naturels pour les cheveux et le visage. Entre sa mère, son frère et sa nièce, Gillette est à la tête d’une mini-entreprise familiale qui redonne le sourire à ceux qui ne savent plus ou donner de la tête pour retrouver ne serait-ce qu’une touffe de cheveux.

Entretien

Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans les soins capillaires ?

Par déception face à des produits cosmétiques inefficaces et suite à un constat. Au village, nos mamans ont toujours de très beaux cheveux et elles n’utilisent jamais de produits chimiques. Elles ont des cheveux sains et longs. Comment font-elles ? J’avais également une cousine qui se défrisait (à l’aide de produits chimiques, ndlr) mais qui n’avait pas de problèmes de cuir chevelu. Elle n’avait pas de pellicules, un problème récurrent chez 9/10è des personnes qui se défrisent ; parce qu’elle utilisait en réalité des huiles essentielles pour se laver les cheveux. Tout cela m’a beaucoup intrigué. Je me suis dit qu’il y avait un truc. J’ai donc commencé à poser des questions, à mener des recherches. Et petit à petit, les réponses sont venues. Cela n’a pas toujours été évident, car nos aînés hésitent à transmettre leurs secrets et vous jaugent en essayant de savoir si vous êtes digne de confiance.

Etes-vous cosmétologue ou avez-vous reçu une formation particulière ? Quand avez-vous commencé à fabriquer des produits ?

J’ai été initiée aux pratiques ancestrales. Ce n’est pas une formation de type occidentale, mais c’est tout de même une formation. Je fais aussi la part des choses. Entre ce qu’on vous dit et ce qui est utilisable… Il est vrai que j’ai des prédispositions naturelles à trouver et à concocter des remèdes, car j’appartiens à une tribu de guérisseurs spécialisée dans la guérison des maux qui concernent la tête. Mais je continue à apprendre. Cela demande beaucoup de persévérance. Je formule et c’est ma nièce Bibie, chef de production au Cameroun, qui me procure les matières premières dont j’ai besoin. C’est elle qui fait le gros du travail ! Mes recherches ont commencé en 1995 et j’ai fabriqué un shampoing, mon premier produit, en 1998.

Comment la gamme s’est-elle enrichie ?

Gillette Leuwat
Gillette Leuwat

Les produits sont nés au fur et à mesure. Certains de mes clients m’ont permis de créer des produits car, face aux difficultés que je rencontrais dans le traitement de leurs problèmes, il me fallait trouver d’autres solutions. Par ailleurs, les produits ne pouvaient être utilisés en l’état, il a fallu trouver des préparations simples susceptibles d’être conservées dans le cadre d’une production à grande échelle. J’ai bénéficié de l’expérience de mon frère qui est pharmacien. Car les produits sont périssables. Les premiers produits que j’ai conçus sont à base de coco. Ma gamme de soins a commencé avec un shampoing. Comme il n’était pas assez gras, notamment pour les Noirs, j’ai mis au point un bain d’huile à base de karité.

Vous avez ensuite créé un gel ?

Ensuite, est effectivement arrivé le gel activateur capillaire pour traiter les alopécies (les chutes de cheveux) partielles ou totales (dont souffrent les personnes chauves, ndlr). Plus tard, j’ai conçu un bain de boue. C’est un masque capillaire. Dans le cas de mycoses avancées – celles-ci se superposent sur plusieurs couches et empêchent les produits de pénétrer -, le masque permet de décoller ces couches du cuir chevelu pour atteindre le cheveu et le traiter. Le cheveu se nourrit de deux manières : par les hormones et par les vitamines contenues dans le sang. On peut traiter la carence en vitamines en procédant à des soins localisés. Ma gamme capillaire se compose également d’une lotion à l’aloès et d’une crème hydratante au karité. J’ai également conçu une ligne de soins pour le visage et créé un savon qui fait crème pour les hommes. A la demande d’ailleurs de leurs femmes. Car elles savent qu’ils n’aiment pas utiliser les laits corporels.

Quels problèmes capillaires traitez-vous ?

A la naissance, nous avons des cheveux frisés, raides ou mixtes, mais souples. C’est cette texture que je cherche à préserver. Je travaille sur des bébés et des enfants et c’est d’ailleurs plus facile. Mes produits visent à éviter que les cheveux crêpent, source de tous nos problèmes de coiffage. Il est possible pour les Noirs de se coiffer en se passant la main dans les cheveux ! Paradoxalement, je me destinais surtout à traiter les problèmes capillaires des Européens. Je ne savais pas que les Africains avaient autant de problèmes de cheveux. Et pour cause, les femmes africaines portent les perruques comme une coiffure. A contrario, lorsque les Européens en portent, vous savez qu’ils sont malades. De plus, nous n’avons pas le réflexe du soin. Les accidents, ça arrive ! J’en ai eu deux fois à cause des défrisages. Au village, un vieux me disait : «vous avez les cheveux qui tombent alors que nos femmes sont obligés de se raser car leurs cheveux leur poussent jusqu’au sourcils».

Vous vous occupez des alopécies ou chutes de cheveux…

Oui, j’ai ainsi, en grande partie grâce à ma mère, mis au point un activateur capillaire pour le traitement des personnes chauves. Il est souvent plus facile de traiter un Européen qu’un Africain parce que les Occidentaux ont le cuir chevelu sain alors que le nôtre est souvent abîmé, notamment à cause du défrisage. Les pellicules et les mycoses en sont le résultat et font également l’objet d’un traitement. Les mycoses provoquent des démangeaisons à tel point que les sujets en deviennent nerveux. Ils préfèrent même s’arracher les cheveux car la douleur apaise les démangeaisons.

Il n’est donc plus nécessaire de se défriser si l’on veut retrouver une texture souple facile à coiffer ?

Effectivement ! Les produits chimiques nous abîment les cheveux à l’instar de certains médicaments dans le cas de traitements lourds. Et parfois, de façon dramatique. La plupart des personnes se défrisent pour pouvoir se coiffer naturellement. S’il est possible de retrouver une texture souple et d’empêcher le cheveu de crêper, à quoi bon se défriser ? Alors qu’on peut avoir des cheveux naturels en bonne santé et avec lesquels on peut tout faire !

Le site de Gillette Leuwat

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