Ghana : l’élection de John Dramani Mahama toujours contestée


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Jour de deuil, c’est la qualification que donnent les militants du National patriotic party (NPP) à la date du 07 janvier 2013. Jour pourtant retenu pour investir le nouveau président de la République du Ghana. A leur QG au cœur d’Accra, ils ont porté le deuil. Reportage.

(De notre correspondant)

Lundi d’investiture à Accra, John Dramani Mahama l’élu du National democratic congress (NDC) doit prêter serment. Chose paradoxale : Ce lundi n’est pas férié. Ouvriers, artisans et fonctionnaires sont à leur poste de travail. Kwadow travaille au ministère de l’agriculture. « Le gouvernement n’a pas déclaré chômé payé ce lundi. C’est pourquoi je suis travail sinon j’ai bien envie de me rendre à Indépendance Square pour assister à la cérémonie », fait-il remarquer. Juste en face du ministère de l’agriculture, à quelques mètres d’Indépendance square des ouvriers sont en train de travailler ardemment sur leur chantier. Ils bâtissent un immeuble à plusieurs étages. Personne n’a le temps pour jeter un coup d’œil sur ce qui se passe à côté.

Emmanuel 32 ans est conducteur de taxi. Au volant de sa voiture, il sourit en croisant la foule qui s’est déplacée de Tamale, au nord du Ghana pour venir soutenir le nouveau président le jour de son investiture. « Aujourd’hui, n’est pas un jour de vacance pour moi. Je travaille. Et puis je suis au service de tout ce monde qui se dirige vers Independance Square. Je ne peux me permettre de faire comme eux car je gagne ma vie à la sueur de mon front », déclare-t-il pour montrer son désintérêt pour la cérémonie.

Boycott à Assalam down

Alors que les médias supputaient sur la participation ou non du leader de l’opposition ghanéenne, Nana Akufo Addo à la cérémonie d’investiture, les militants de son parti, le NPP se déchaînent dans leur quartier général à Assalam down. Qu’est ce qui a provoqué leur colère ? L’apparition de la caméra de GTV, la télévision publique ghanéenne. En tenue noir, pour la plupart, pour symboliser le deuil, ils se sont installés à l’entrée du siège de leur parti. Subitement un mini bus portant l’effigie de Ghana Broadcasting coorporation (GBC) s’immobilise. Du coup hommes et femmes qui ruminaient en dedans leur colère se lèvent avec des bâtons, matraques et sauts en plastiques en intimant l’ordre au conducteur du mini bus de continuer son chemin.

Malgré cette injonction, caméras en mains, deux femmes descendent du car et tentent de leur faire comprendre qu’elles ne recherchent que l’information. Elles sont venues pour recueillir leurs impressions sur l’investiture du président Mahama. « Quel président ?, réagit de loin Ebo Mensah. L’illégal président ne peut nous gouverner », poursuit-il. Ebo et ses amis du NPP sont très remontés contre John Dramani Mahama et la GTV. Ils reprochent surtout aux journalistes de la GTV d’avoir fait une couverture partisane de la campagne présidentielle. « Durant toute la campagne, ils ne sont pas venus ici. Et c’est maintenant qu’ils débarquent pour prendre nos réactions. C’est de la foutaise, s’exclame Kodi. Un militant très engagé du NPP.

Au quartier Nima toujours à Acra, devant le domicile du leader de l’opposition Nana Akufo Addo, il y aussi un attroupement. Ce sont des militants du NPP qui se sont réunis pour protester contre l’élection de John Dramani Mahama qui prête serment ce lundi.
Le Ghana semble être divisé au jour d’aujourd’hui. L’un des premiers dossiers du nouveau président sera donc de réconcilier les Ghanéens avec eux-mêmes.

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