Georges Bush se positionne en partenaire de l’Afrique


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Pour sa dernière tournée africaine, le président des Etats-Unis Georges W. Bush entend resserrer sa politique de partenariat entre les Etats-Unis et l’Afrique. Après une brève escale au Bénin, il vient de passer deux jours en Tanzanie, à laquelle il a accordé une aide de 698 millions de dollars et promis un programme de lutte contre le paludisme. Il a profité de son entretien avec le président de l’Union Africaine pour aborder la question de la crise kenyane.

Georges Bush a entamé samedi son second et dernier voyage en Afrique avant la fin de son mandat. Après un passage éclair au Bénin samedi matin, le président des Etats-Unis a passé lundi sa deuxième journée en Tanzanie.

Il s’est rendu le matin dans un hôpital destiné à soigner les malades du sida et a visité une usine de fabrication de moustiquaires anti paludéennes. Après sa visite à l’hôpital du district de Meru, près d’Arusha, il a annoncé un vaste programme, en partenariat avec la Banque mondiale et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de distribution gratuite de 5,2 millions de moustiquaires pour lutter contre le paludisme : « C’est une des technologies les plus simples mais c’est aussi l’une des plus efficaces ». Au total, ce sont plus d’un milliard de dollars que les Etats Unis investissent depuis 2005 dans la lutte contre le paludisme dans quinze pays d’Afrique.

Ces visites interviennent dans le cadre du développement de sa politique de partenariat avec l’Afrique. Elle comprend trois volets : la lutte contre le sida, le paludisme et d’autres maladies, la promotion de la sécurité et de la démocratie, et le développement économique.

Partenariat accru

Depuis 2001, dans un contexte d’ouverture mondiale du marché africain, les Etats Unis ont considérablement augmenté leur engagement en faveur du développement économique de l’Afrique.

Développement économique que Georges W. Bush a encouragé dimanche, par un accord signé à Dar es-Salaam, la capitale tanzanienne, avec le président Jakaya Kikwete. L’aide de 698 millions de dollars, qui devrait bénéficier à 388 millions de Tanzaniens, a été qualifiée d’historique par la Maison Blanche. Elle est accordée à la Tanzanie dans le cadre du « Millenium Challenge Account » (MCC) pour moderniser les infrastructures du pays.

Ce programme, destiné « à encourager la liberté économique » est attribué aux Etats qui « s’engagent à gouverner avec justice et à investir dans leur société », a été mis en place « pour lutter contre la pauvreté grâce à la promotion de la croissance économique » explique la maison blanche dans un communiqué la semaine dernière.

Rappelant qu’il rejette « l’empreinte paternaliste qui traite l’aide à l’Afrique comme une œuvre de charité et le modèle d’exploitation qui vise à acquérir les ressources du continent », Georges W. Bush tente de se positionner comme une alternative, aux pays d’Europe et à la Chine en particulier, en matière de développement économique et social.

Ingérence zéro

Pourtant, lors de la première étape de son voyage, au Bénin, samedi, Georges Bush s’est contenté de complimenter le président Boni Yayi et de rappeler que l’aide accordée aux pays africains est soumise à conditions : « Je suis venu au Bénin pour vous encourager à tenir bon. Ne relâchez pas vos efforts. Si vous lâchez la lutte contre la corruption, nous vous lâcherons. Ne vous éloignez pas des aspirations du peuple. Occupez-vous des femmes, des enfants et des jeunes. Ils sont la nation. Et c’est pour eux que seront maintenues toutes les initiatives du gouvernement américain en faveur du Bénin, notamment l’Initiative présidentielle de lutte contre le paludisme, le Millenium Challenge Account et les Programmes de l’USAID en faveur de l’éducation. »

Georges Bush a profité de son séjour à Dar es Salaam pour discuter également de la question du Kenya avec Jakaya Kikwete, qui assure la présidence tournante de l’Union africaine (UA). Il a envoyé sa secrétaire d’Etat Condoleezza Rice à Nairobi lundi.
Après avoir rencontré le président kényan Mwai Kibaki, le chef de l’opposition Raila Odinga et le médiateur de l’Union africaine (UA), Kofi Annan. Elle a déclaré qu’un « véritable » accord de partage du pouvoir devait être conclu « urgemment » entre le gouvernement et l’opposition pour sortir le Kenya des sept semaines de grave crise post-électorale qu’il traverse.

Le président américain poursuivra sa tournée au Rwanda mardi, avant de se rendre au Ghana et au Liberia.

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