Genocide rwandais : ouverture du procès du 1er accusé transféré par le Tribunal international


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Le procès du pasteur rrwandais Jean-Bosco Uwinkindi, premier accusé transféré à la justice rwandaise par le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle présumé lors du génocide de 1994, s’est ouvert, ce mercredi. L’accusé a plaidé non coupable.

Il est le premier accusé transféré à la justice rwandaise par le Tribunal international pour le Rwanda (TPIR) pour son rôle présumé lors du génocide de 1994. Le procès du pasteur rwandais Jean-Bosco Uwinkindi s’est ouvert, ce mercredi, à la Chambre spéciale de la Haute cour de Kigali. Accusé de « génocide » et « crimes contre l’humanité », il a plaidé non coupable à l’ouverture de son procès.

Alors que le procureur Jean-Bosco Mutangana a indiqué à l’ouverture de l’audience que « le pasteur Jean-Bosco Uwinkindi est accusé de deux crimes, génocide et extermination constitutive de crime contre l’humanité », ce dernier a assuré : « Je n’ai pas commis les crimes mentionnés par l’accusation. En revanche je suis une victime du génocide », a simplement répondu l’accusé devant la Chambre spéciale de la Haute cour de Kigali, rapporte l’AFP.

Le procès a débuté avec une présentation par l’accusation des massacres qui se sont déroulés durant le génocide de 1994, dans la commune de Kanzenze, où Jean-Bosco Uwinkindi, pasteur pentecôtiste, officiait, à environ 25 km au sud de Kigali. L’audience a ensuite été ajournée à jeudi avant que ne soit abordé le rôle de l’accusé.

Arrêté en juin 2010 en Ouganda

Jean-Bosco Uwinkindi a été arrêté le 30 juin 2010 en Ouganda. Il avait été transféré le 19 avril 2012 au Rwanda par le TPIR, créé par l’ONU fin 1994 pour juger les responsables du génocide qui a fait environ 800 000 morts, entre avril et juillet 1994. Le TPIR considère Jean-Bosco Uwinkindi, un Hutu, « responsable du meurtre de membres de la population tutsi ou d’atteintes grave à leur intégrité physique ou mentale, commis dans l’intention de détruire, en tout ou partie, un groupe racial ou ethnique ».
Le TPIR va même plus loin, considérant que l’accusé a participé, dans la commune de Kanzenze, à la mise en place de barrages « pour identifier et arrêter des civils tutsi qui, par la suite, étaient tués ».

Dans le monde entier, Kigali réclame toujours l’extradition de Hutus qu’il accuse d’avoir participé au génocide de 1994. A ce jour, la France qui abrite de nombreux Hutus ayant fui le Rwanda refuse toujours de répondre à la requête de Kigali. D’où ses relations houleuses en partie avec le régime de Paul Kagamé, qui dirige le pays d’une main de fer.

Assanatou Baldé
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Assanatou Baldé est une journaliste sénégalo-française installée à Paris, . Indépendante, elle signe régulièrement dans plusieurs médias panafricains et féminins — Afrik.com, Amina Magazine, K-World Magazine, Afrikastrategies ou encore la radio américaine AWR — traitant aussi bien d’actualité politique que de culture ou de success-stories entrepreneuriales . Engagée pour les droits humains, l’égalité femmes-hommes et les questions migratoires, elle a réalisé le documentaire « Un Paris d’exil », qui dévoile le quotidien précaire des demandeurs d’asile installés sous les ponts de la capitale française . Portée par un afro-optimisme assumé, Assanatou Baldé insiste, dans ses articles comme dans ses conférences, sur l’urgence de préparer la jeunesse africaine à l’horizon 2050 — date à laquelle le continent comptera près de 2,5 milliards d’habitants — en s’appuyant sur l’éducation, l’innovation et la mobilité internationale
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