Génocide rwandais : ouverture d’une enquête contre le Français Paul Barril


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Le parquet de Paris a ouvert mercredi une information judiciaire contre l’ancien capitaine français de Gendarmerie Paul Barril accusé de complicité dans le génocide rwandais après la plainte déposée lundi par l’association Survie, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), et la Ligue française des droits de l’homme (LDH).

L’ex-capitaine de gendarmerie pourrait bien un jour devoir rendre des comptes à la justice. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris à son encontre suite à la plainte déposée contre pour « complicité » dans le génocide rwandais par l’association Survie, La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), et la Ligue française des droits de l’homme (LDH). Ces dernières se félicitent de l’ouverture rapide de l’information judiciaire seulement deux jours après le dépôt de leur plainte. « L’ouverture d’une information judiciaire va permettre qu’un juge d’instruction soit saisi de ce dossier et qu’une enquête indépendante et approfondie soit ainsi menée », ont indiqué ces organisations dans un communiqué. Elles se sont aussi dit « prêtes à apporter leur contribution à son avancement et au juge en charge de l’affaire ».

3,13 millions de dollars en jeu

L’ancien capitaine de gendarmerie français est accusé d’avoir contracté le 28 mai 1994 un accord d’assistance de fourniture d’armes et de munitions, de formation et d’encadrement, avec le Premier ministre du Gouvernement intermédiaire rwandais (GIR), Jean Kambanda, alors que le génocide était en cours. Le contrat signé entre les deux hommes prévoyait la livraison d’une grande quantité de munitions : obus, mortiers, grenades…, pour un montant total de 3,13 millions de dollars (environ 2,4 millions d’euros). Seul un acompte de 1,2 million de dollars aurait finalement été versé. Le contrat n’aurait donc pas été exécuté en raison de l’opération militaire française Turquoise, déclenchée en juin par Paris, qui aurait empêché la mise sur pied du projet.

« Monsieur sécurité » de nombreux présidents africains

Paul Barril, qui a travaillé dans le domaine de la sécurité, a conseillé différents chefs d’Etats, notamment en Afrique. Il dirigeait plusieurs sociétés, dont des secrètes, comme le Groupe privé Barril (GPB). C’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il a conclu l’accord avec le chef du Gouvernement intermédiaire rwandais de l’époque, selon les plaignants. Les documents sur lesquels se sont basés ces derniers sont très sérieux, assure Me François Cretollier, contacté mercredi par Afrik.com.

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