Gambie : 18e anniversaire du putsch de Yahya Jammeh


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Ce dimanche, Yahya Jammeh se souvient sans nul doute de son coup d’Etat du 22 juillet 1994. Il y a dix-huit ans jour pour jour, le jeune lieutenant prenait le pouvoir des mains de Dawda Jawara, qui dirigeait le pays depuis l’indépendance. Depuis, le fils de paysans de Kinali contrôle fermement le pays.

Lieutenant de l’armée, Yahya Jammeh accède au pouvoir suite au coup d’Etat du 22 juillet 1994. Il détrône alors le vieux Dawda Jawara, au pouvoir depuis l’indépendance. Le jeune soldat prend la tête d’un Conseil dirigeant provisoire des Forces armées, jusqu’en 1996. A cette date, il adoptera le titre de chef de l’Etat. Parallèlement, il crée l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction, aux manettes du pays depuis lors.

Yahya Jammeh a toujours cherché à se donner une certaine légitimité populaire. Il a tout d’abord été élu lors d’un scrutin douteux en 1996, réélu avec 53% des suffrages en 2001, puis à 67,33% en 2006, et enfin à 71,5% en 2011. Victorieux à chaque fois, Jammeh est devenu un adepte du culte de la personnalité. Voir la vidéo ci-dessous :

Néanmoins, toutes ces élections étaient frauduleuses ou les moyens des campagnes électorales étaient inégaux. Son principal opposant, Ousainou Darboe, dénonce en effet de nombreuses irrégularités. Une chose est sûre, Yahya Jammeh ne va pas aux élections pour les perdre.

Restriction des libertés et homophobie

Jammeh est classé comme un prédateur de la liberté de la presse par Reporters sans frontières, depuis 2004. Les assassinats de journalistes comme celui de Deyda Hydara en décembre 2004 ou les expulsions, les fermetures de journaux et les menaces, sont monnaie courante en Gambie. En 2002, le président avait déjà ordonné l’emprisonnement de plusieurs journalistes de L’écho du baobab, et l’expulsion du rédacteur en chef, un Européen. Ainsi, les journalistes sont clairement des cibles à Banjul, la capitale. Le pouvoir persécute également les défenseurs des droits de l’homme, accusés de vouloir déstabiliser le pays. Sans parler des homosexuels, qui n’ont officiellement plus le droit de se trouver sur le territoire national depuis le 15 mai 2008, sous peine de mort.

Plus les années passent et plus Yahya Jammeh semble devenir violent, pour ne pas dire fou. Il affirme par exemple pouvoir traiter le sida avec des herbes. Quoi qu’il en soit, les pieds du président gambien ne sont pas d’argile et son renversement n’est visiblement pas pour demain.

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