Gabon : vers la mise en place d’une commission vérité et réconciliation ?


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Plusieurs ONG gabonaises, entre autres, Grâce-Land, Usap, Synergie Espoir et Brainforest ont déclaré souhaiter, vendredi à Libreville, la création d’une commission vérité et réconciliation. Elles veulent décrisper la situation politique du pays, née de la prestation de serment du secrétaire exécutif de l’union nationale, André Mba Obame, qui s’est proclamé président de la république le 25 janvier dernier.

De notre correspondant

Mettre les rivaux autour d’une table. Selon les leaders de la société civile, la mise en place d’une commission vérité et réconciliation permettra aux acteurs politiques du pays de se retrouver et de se parler en toute liberté, au cours d’un « dialogue démocratique national’’, avec la participation de toutes les forces vives de la nation. Ces assises devraient aussi, selon eux, permettre de conjurer l’esprit de haine, les rancœurs, le tribalisme, les divisions éthno-linguistiques et tous les maux susceptibles de saborder l’unité nationale. « Acceptez d’ouvrir un dialogue constructif et dans l’intérêt du pays et pour que ses institutions méritent que le peuple les respecte (…)’’, ont-ils lancé.

Par ailleurs, les responsables d’ONG ont invité le président de la république, Ali Bongo Ondimba au surpassement de soi, à la sagesse et à tolérer la contradiction. C’est dans ce sens qu’ils lui ont demandé d’ être « le leader qui unit la nation’’, afin de laisser à la postérité « l’image d’un grand homme d’Etat ». Ils l’ont exhorté également de ne pas faire de ses opposants des martyrs de la démocratie, puis de ne pas suivre ceux qui le poussent dans le choix suicidaire d’une répression aveugle et dont les conséquences peuvent se retourner contre lui-même.

Sur un tout autre plan, le leaders de la société civile ont regretté la dissolution de l’Union nationale, la suspension de la principale chaîne de télévision privée TV+, l’interdiction des marches pacifiques, la manipulation de l’opinion par voie des médias de l’Etat, le chantage et l’intimidation des journalistes qui couvrent les activités de l’opposition, sans parler de l’utilisation abusive et illégale des forces de sécurité pour réprimer et violenter leur propre population. Ils ont condamné et regretté aussi les récentes « arrestations arbitraires de l’épouse de Mike Joktane, de Christian Gondjout, des proches de Mba Obame et de Jean Eyéghé Ndong’’.

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