Gabon : Les indignés tiennent leur forum


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Au moment où le gouvernement gabonais et ses partenaires organisent la deuxième édition du New-York Forum Africa (NYFA), la société civile gabonaise, proche de l’opposition, organise également un forum parallèle dit Forum des indignés à l’église de Jérusalem à Libreville. La rencontre n’attire pas grand monde.

(De notre correspondant à Libreville)

La société civile gabonaise, regroupée au sein du mouvement « Ça suffit comme ça », organise depuis vendredi la 2e édition du Forum des indignés, dans la capitale gabonaise, au moment où se tient également l’acte 2 du New-York forum Africa (NYFA) qui rassemble plus de 700 décideurs économiques et politiques.

Pourquoi le Forum des indignés ? « Le forum des indignés est une dénonciation de la politique du gouvernement et un rejet du New York Forum Africa dont l’organisation coûte beaucoup de milliards de francs CFA à l’Etat gabonais. Cet argent pourrait servir au financement des projets d’intérêts collectifs. La majorité des Gabonais vivent dans la pauvreté et la misère », a expliqué Georges Mpaga, l’un des leaders de la société civile.

« Les Gabonais sont mal logés. Il y a des problèmes d’accès aux soins de santé, à l’éducation. Il y a des problèmes d’insécurité. Les auteurs des crimes de sang ne sont pas inquiétés. Les Gabonais vivent la peur au ventre. Et de surcroit, la précédente édition du New-York Forum Africa n’a pas débouché sur des actions concrètes en termes de développement de notre économie ou de création d’emplois », a-t-il ajouté.

Les leaders de la société civile, estiment que le NYFA est «une messe pour rien, une rencontre des riches et une vaste campagne médiatique destinée à faire l’apologie d’Ali Bongo Ondimba ». « Seul Ali Bongo et son gouvernement sont les bénéficiaire de ces assises. Depuis la première édition, personne n’a communiqué sur les retombés concrètes, mesurables et quantifiables de ce forum », a souligné Luc Obiang, membre du mouvement « Ça suffit comme ça ». Il ajoute que le « Gabon n’est pas un pays pauvre. Il faut juste à nos hommes politiques l’adoption des principes de la bonne gouvernance, en vue d’une meilleure répartition des richesses du pays ».

Au cours de leurs assises, les leaders de la société civile ont réclamé une fois de plus l’organisation de la conférence nationale, au cours de laquelle « toutes les questions en rapport avec l’économie du pays devraient être débattues entre Gabonais ».

Pour le gouvernement gabonais, le NYFA, qui regroupe depuis l’année écoulée des centaines décideurs économiques et politiques de divers horizons, est une aubaine pour l’économie nationale et les opérateurs économiques. On parle de nombreux contrats paraphés au cours de la première édition de ce forum entre l’Etat et les grandes firmes internationales. Mais il y a un déficit de communication sur cette question au point où beaucoup de Gabonais mal informés considèrent malheureusement ces assises comme un simple rendez-vous politique, sans impact favorable et direct sur la vie des citoyens.

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