
À Lambaréné, des propos hostiles visant les commerçantes béninoises ont suscité une vive inquiétude au sein de la communauté. La polémique est née après l’inauguration d’un marché, lorsqu’une influenceuse a accusé la mairie de favoriser les étrangères. Face aux tensions, Cotonou a réagi rapidement en annonçant l’envoi d’une délégation pour soutenir ses ressortissants. Les autorités béninoises appellent au calme et rappellent leur attachement à la solidarité africaine.
La situation des ressortissants béninois installés au Gabon, particulièrement à Lambaréné, suscite une vive inquiétude après des menaces et des propos hostiles relayés sur les réseaux sociaux. Les autorités de Cotonou ont réagi rapidement, appelant au calme et annonçant l’envoi d’une délégation pour soutenir leurs compatriotes.
Une polémique née d’un marché flambant neuf
Tout est parti de l’inauguration du nouveau marché de Lambaréné par le président gabonais. L’événement, censé être festif, a été terni par une polémique déclenchée par une influenceuse locale. Dans une vidéo diffusée en direct, elle accusait la mairie de privilégier les commerçantes étrangères dans l’attribution des places, visant particulièrement les Béninoises. Ces propos aux accents xénophobes ont aussitôt enflammé les réseaux sociaux.
Interpellée avec un complice pour trouble à l’ordre public, l’influenceuse a été brièvement placée en garde à vue avant d’être libérée. Malgré l’apaisement affiché par la mairie, qui assure que « paix et harmonie règnent à Lambaréné », la polémique a laissé des traces dans la communauté béninoise.
La réaction rapide de Cotonou
Face aux inquiétudes, le ministère béninois des Affaires étrangères a publié un communiqué. Il y exprime sa préoccupation et annonce l’envoi d’une mission officielle au Gabon. L’objectif : recenser les ressortissants désireux de rentrer volontairement au pays et s’assurer de leur sécurité.
Le gouvernement béninois invite par ailleurs ses citoyens à garder sérénité et retenue, tout en respectant strictement les lois du pays hôte. Il rappelle également son attachement à la solidarité africaine, affirmant que « chaque Africain doit pouvoir se sentir chez lui partout sur le continent ».
Entre tensions sociales et débats identitaires
Au-delà de l’incident de Lambaréné, la situation révèle des tensions plus profondes. Selon la presse locale, l’attribution des places dans le marché a alimenté un sentiment d’injustice sociale parmi certaines commerçantes gabonaises, qui estiment être évincées par les étrangers, notamment ceux d’Afrique de l’Ouest.
Cette crispation a ravivé des discours identitaires et poussé le gouvernement gabonais à réviser sa réglementation. Désormais, plusieurs activités de petite envergure dans le commerce informel, notamment la coiffure de rue, la réparation de téléphones ou le petit commerce de proximité, seront réservées aux Gabonais.
Si les autorités locales assurent qu’aucune communauté n’est inquiétée à Lambaréné, l’affaire a mis en lumière la fragilité de la cohabitation entre communautés dans un contexte économique difficile. Entre volonté politique d’apaisement et tensions populaires, les prochains jours seront déterminants pour rassurer la diaspora béninoise et préserver les liens entre les deux pays.