Gabon : fin d’une campagne pour la survie des enfants


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Le ministère gabonais de la santé vient d’achever, avec ses partenaires, une campagne nationale destinée à protéger les enfants contre la rougeole et le paludisme. Le programme de vaccination contre la rougeole a connu plus de succès en zone urbaine que rurale.

De notre correspondant au Gabon

Le ministère gabonais de la santé publique a achevé samedi 8 décembre une campagne nationale intégrée pour la survie de l’enfant, avec l’appui des partenaires nationaux et internationaux. Cette campagne destinée à réduire la morbidité et la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans par une lutte préventive contre ces tueurs silencieux que sont le paludisme et la rougeole qui, ajoutés à certaines parasitoses, menacent sérieusement la survie des enfants au Gabon.

Selon la ministre d’Etat en charge de la santé, Paulette Missambo, cette campagne visait essentiellement à la vaccination contre la rougeole, le déparasitage, l’administration de la vitamine A, la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée d’action et la prise en charge de tous les cas de manifestations indésirables post-immunisation.

Mortels paludisme et rougeole

Cette campagne, qui visait à vacciner 300 000 enfants, pour la survie des jeunes enfants arrivait à point nommé dans un pays où le paludisme constitue la première cause de maladie et de décès particulièrement chez les enfants de moins de cinq ans. Selon les sources officielles, de 35% à 45% de décès sont dus au paludisme. « L’utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticides de longue durée d’action est le moyen le plus efficace pour lutter contre cette maladie », ont indiqué les organisateurs de la campagne.

Quant à la rougeole, elle est parmi les dix premières causes de mortalité infantile : elle tue plus de 500 000 personnes chaque année en Afrique sub-saharienne. Pourtant, « c’est une maladie évitable par la vaccination », déclare la ministre de la santé. D’après les experts, la campagne de vaccination contre cette maladie en 2004 a fait reculer considérablement cette maladie au Gabon.

« Pas les moyens d’acheter les vaccins »

De nombreuses familles ont fait vacciner leurs enfants et beacoup ont salué la campagne. « Cela nous fait du bien et cela fait longtemps que nous attendons ce geste de l’Etat. Beaucoup d’entre nous n’ont pas de moyens pour acheter les vaccins. Nous sommes sans revenus et, quand l’enfant tombe malade, toute la famille est sacrifiée. Le meilleur moyen d’aider les familles pauvres en matière de santé réside dans la prévention », explique une jeune femme de 25 ans, Naèlle Moutouba.

Même son de cloche pour une autre mère, Marlène Zouga, qui espère qu’avec la moustiquaire reçue ses trois enfants vont désormais jouir d’une bonne santé et qu’elle pourra enfin faire quelques économies pour leur offrir des cadeaux de Noël en fin d’année.

Peur du vaccin

Mais si l’enthousiasme était au rendez-vous dans les centres hospitaliers des grandes villes, les populations rurales n’ont pas montré beaucoup d’intérêt pour la campagne. Elles croient que les vaccins détériorent à long terme le système immunitaire des enfants et préfèrent prendre seulement les moustiquaires qui, selon elles, n’auront pas d’impact négatif plus tard sur leur progéniture.

« Certains parents ne veulent pas faire vacciner leurs enfants. Ils prétendent que les vaccins apportent d’autres maladies aux enfants et parfois prétextent ironiquement qu’ils ont déjà fait vacciner ces enfants dans les années antérieures », a souligné Gaston Mbonguet, infirmier au dispensaire du Cap Estérias, petit village situé à 30 km au Nord de Libreville. Il ajoute que les villageois ont une autre vision de la médecine et qu’il est difficile de leur faire changer d’opinion. De toute façon, a-t-il conclu, « ceux qui collaborent sont plus nombreux et un jour chacun saura de quel côté se trouve la vérité ».

On rappelle que la dernière campagne nationale de vaccination nationale avait eu lieu en 2004. Elle concernait la vaccination contre la poliomyélite et la rougeole, l’administration de la vitamine A et le déparasitage. Elle a contribué à faire reculer ces maladies sans pour autant tordre définitivement le coup à ces tueurs silencieux, qui menacent toujours la santé des populations.

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