Gabon, Ali Bongo absent : jeu de… Ping-pong dangereux au sommet


Lecture 3 min.
Ali Bongo et Jean Ping
Ali Bongo et Jean Ping

L’heure semble grave au Gabon où des partisans de l’opposant Jean Ping, en plus de dénoncer les décisions prises par la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, dont ils réclament la démission, appellent à l’investiture de leur leader en tant que président de la République de ce pays d’Afrique Centrale, alors que le chef de l’Etat est absent depuis plus d’un mois.

Jeu de yoyo ou plutôt de ping-pong au sommet des institutions au Gabon. Vendredi dernier, Jean Eyéghé Ndong, sénateur du 2ème arrondissement de Libreville, qui avait estimé que le bulletin de santé d’Ali Bongo aurait dû être régulièrement porté à la connaissance des Gabonais, n’avait pas hésité à accuser la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo, de faire partie des personnes chargées de dissimuler la vérité sur la véritable ampleur des ennuis de santé du chef de l’Etat.

A lire : Gabon, Ali Bongo : AVC, œdème cérébral ou mort ?

Cette sortie du sénateur a eu lieu en marge d’un rassemblement, le vendredi 23 novembre 2018 à Libreville, à l’initiative de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), un regroupement de partis et personnalités proches de l’opposant Jean Ping, visant à exiger la démission de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.

Que reproche l’opposition gabonaise à Marie Madeleine Mborantsuo ?

Il se trouve que le mercredi 14 novembre 2018, la présidente de la Cour constitutionnelle, sur requête du Premier ministre, évitait la vacance du pouvoir, un indiquant qu’« en cas d’indisponibilité temporaire du Président, certaines fonctions peuvent être exercées, selon le cas, soit par le vice-président de la République, soit par le Premier ministre ». Au cas où il y aurait vacance du pouvoir, la présidente du Sénat devrait assurer un intérim avant l’organisation d’une élection présidentielle, dans un délai maximum de 60 jours. Ce qui arrangerait Jean Ping et ses partisans. Sauf que Marie-Madeleine Mborantsuo est passée par là.

A lire : Gabon : Jean Ping cherche-t-il à destituer Ali Bongo ?

En meeting, samedi 24 novembre 2018, des sympathisants de Jean Ping ont demandé que leur leader soit installé dans le fauteuil présidentiel. Ils ont ainsi lancé le mouvement TGV (train à grande vitesse) dont la destination finale sera le palais présidentiel. Sauf que ce train devra faire face à la grande muraille du nom de Marie-Madeleine Mborantsuo, qui jusqu’ici, a su assurer les arrières de la famille Bongo, quitte à modifier la Constitution. Un jeu de ping-pong dangereux auquel s’adonnent l’opposant et la présidente de la Cour constitutionnelle. Les enjeux étant énormes. Affaire à suivre.

A lire : Vidéo, Maroc, Mohammed VI s’endort en public : alerte au « syndrome » Ali Bongo du Gabon

Pour rappel, Ali Bongo est annoncé à Riyad où il suit une convalescence après un Accident vasculaire cérébral (AVC) contracté le 24 octobre dernier. Le chef de l’Etat gabonais, qui est « conscient » et « a petit à petit retrouvé l’usage de la parole », est annoncé en Grande Bretagne ou au Maroc pour une convalescence.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News