France : le calvaire continue pour les migrants africains de la Chapelle à Paris


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Une semaine après leur expulsion des campements qu’ils occupaient à la place de la Chapelle à Paris, les migrants africains sont loin du bout du tunnel. Les autorités qui avaient promis de les reloger n’ont pas honoré leurs engagements.

Délogés depuis le 2 juin dernier par un arrêté de la préfecture de police de Paris, les 380 migrants africains de la place de la Chapelle sont toujours dans l’impasse. Les promesses des autorités de les héberger et de les accompagner dans leurs démarches administratives sont loin de se concrétiser.

Ce mercredi 10 juin 2015, cela fait une semaine que ces migrants venus du Soudan, de l’Erythrée et de l’Ethiopie, se retrouvent dans la rue à Paris, acculés et pourchassés par les éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS).

Un élan de solidarité manifesté envers les migrants

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Samedi dernier, à la rue de Pajol, dans le 18ème arrondissement, les forces de l’ordre ont procédé à des évacuations violentes d’une centaine des migrants qui ont tenté d’occuper l’église Saint Bernard. Cette méthode violente des policiers et gendarmes a suscité un élan de solidarité des élus d’Europe écologie les Verts (EELV), du Parti Communiste Français (PCF), des militants associatifs et des riverains qui se sont interposés et ont formé des boucliers en scandant le slogan « Solidarité avec les réfugiés ».

Devant cette énième évacuation des demandeurs d’asile et migrants, l’association Bois Dormoy, un jardin potager sur une friche de 3600 m2, a décidé d’ouvrir ses portes pour les accueillir avec le soutien de nombreuses personnes.

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« J’ai reçu un coup de fil d’une adhérente vers minuit. Elle m’a dit « on est vers la place vers de la Chapelle et que les migrants sont traumatisés, ils ont peur que la police passe à la menace ». J’ai dis ok, on ouvre le jardin au moins qu’ils puissent passer une nuit calme et se repose », explique Thomas Oguey, qui dirige l’association Bois Dormoy.

Problème sanitaire

Face à cette situation difficile, les migrants sont exposés à un problème sanitaire, ce qui a obligé la Mairie de Paris à envoyer sur place un conseiller en charge de la santé pour organiser la prise en charge.
Adjoint à la Maire de Paris, Bernard Jomier est venu s’imprégner de l’état de santé des migrants. « Je suis venu pour expliquer et organiser cette prise en charge des migrants sur le plan médical. Car ils ont besoin de voir un médecin et d’un traitement », dit-il.

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Plusieurs responsables politiques restent mobilisés aux côtés des migrants, depuis quelques jours. Conseillère à Paris et élue du 19ème arrondissement – Groupe Communiste Front de Gauche, Fanny Gaillanne travaille sur la question des mineurs isolés. Elle est venue pour donner un coup de main. « Je suis venue pour faire à manger, voir les urgences et passer quelques coups de téléphones, s’il y a des urgences ». Elle souhaite une issue urgente à la situation. « Ici, nous avons une urgence à gérer et nous avons besoin d’un endroit pérenne qu’on va démultiplier car les migrants vont arriver », poursuit-elle.

Militants indignés

L’usage de la force par la police et la gendarmerie à l’encontre des migrants a indigné plusieurs militants associatifs comme Bernard Schimid, juriste, membre du Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP). « J’exprime mon indignation par rapport aux violences policières qu’il y a eu, surtout avant-hier, lundi », a-t-il lancé.

Dans l’expectative d’être hébergés par la Mairie de Paris, les migrants passent leur quatrième nuit dans le jardin du Bois Dormoy, soutenus par les bonnes volontés associatives.

A quant le dénouement de cette affaire qui perdure ?

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