Fétichisme morbide au Gabon


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Drapeau du Gabon
Drapeau du Gabon

Un cadavre sans yeux et amputé de ses parties génitales pour un meurtre rituel qui ne veut pas dire son nom secoue la ville de Lambaréné au Gabon. Un acte de sorcellerie dont la population semble connaître le coupable. Un coupable accusé d’être protégé par les autorités locales.

Un cadavre humain flottant sur un lac n’a déjà en soit rien de bien ragoûtant. Mais l’horreur est à son comble lorsqu’on s’aperçoit que quelqu’un a pris soin de lui enlever les yeux et de le délester de ses parties génitales. La ville de Lambaréné, capitale provinciale du Gabon, est sous le choc. Plusieurs mois après la macabre découverte, la population est encore bouleversée.

Car ce crime a toutes les allures d’un meurtre rituel. Et les organes prélevés sur le corps, les sordides ingrédients de puissants fétichistes. Ce corps, c’est celui de Mathieu Tokpanou, un Béninois venu rendre visite à son frère à Lambaréné. Ultime visite. Car au bout du chemin l’attendait l’horreur. D’autant que la croyance voudrait que les fétiches soient encore plus puissants quand la victime est mutilée de son vivant.

Un notable de la ville sur la sellette

Une instruction pour assassinat a été ouverte en mars dernier. Elle conduit rapidement à soupçonner et à interpeller le frère de la victime ainsi qu’un grand notable de la ville. Mais l’enquête piétine et les suspects, faute de preuves tangibles, sont sur le point d’être relâchés. Inacceptable, estiment les habitants du chef-lieu. Ils seront une centaine à exprimer leur désapprobation au gouverneur et à manifester contre la mise en liberté provisoire des deux hommes.

Dans le collimateur populaire, l’ancien député de la province, beau-frère d’un ministre de l’actuel gouvernement. Un statut et une position qui, du moins le croit-on à Lambaréné, lui attirent la clémence d’une justice sous influence. Ce n’est pas la première fois que ledit notable se trouve impliqué dans une affaire de sorcellerie. Aussi la population n’a-t-elle pas de mal à croire à la récidive. Mais pour l’heure, la magie noire de l’homme, censée influencer le destin à son avantage, reste tout aussi sombre que le fond de sa cellule.

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