Fête nationale en Côte d’Ivoire


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

La fête nationale ivoirienne survient dans un climat plus serein : toute la presse ivoirienne, Frat’Mat, Le Jour, Notre Voie en attendent un moment de rassemblement et de restauration de l’unité nationale autour des valeurs qui ont fondé et fondent toujours l’Etat ivoirien, incarné désormais en une  » deuxième République « . Apaisement ?

Pour Laurent Gbagbo, arrivé au pouvoir au terme des élections présidentielles d’octobre 2000, organisées par la junte militaire dirigée par le Général Gueï qui avait chassé le Président Henri Konan Bédié, cette fête nationale est la première à l’occasion de laquelle il peut s’exprimer en tant que chef de l’Etat. Et les formes qu’il a choisies pour ce faire ne sont pas sans importance : abandonnant les traditionnels messages enregistrés diffusés à la Nation, il a adopté le style, plus moderne, plus ouvert, d’une rencontre avec la presse, la veille du jour des célébrations.

Armistice judiciaire

Interview télévisée, donc, moins protocolaire et plus détendue que des déclarations solennelles. Le message délivré, pour sa part, était prévisible :  » Je souhaite organiser le forum de réconciliation le plus tôt possible, mais pas dans la précipitation. On attendait la fin des procès…  »

Il évoquait en particulier la fin du procès des accusés du charnier de Yopougon, qui s’est terminé le 3 août par un acquittement des huit gendarmes inculpés, à l’inverse des réquisitions du Procureur militaire qui avait réclamé la prison à vie pour les accusés. L’armistice judiciaire pourrait pourtant n’être pas encore complète sur ce front, puisque ledit Procureur, le commandant Ange Kessy, a annoncé lundi 6 août son intention de faire appel du verdict innocentant les huit gendarmes…

En revanche l’achèvement des procès qui touchaient aussi les autres camps politiques est désormais acquis, avec la fin des procédures engagées contre le Général Palenfo, qui a passé huit mois en prison suite à l’accusation de tentative de coup d’Etat contre le général Guéï, et contre Emile-Constant Bombet, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation du Président Bédié, poursuivi pour détournement de fonds de l’Union européenne, et relaxé, par non lieu, le 2 août.

Deux mois pour réconcilier

Précisant les délais dans lesquels le Forum de réconciliation nationale sera réuni et les conditions de publicité de ses débats, le Président Gbagbo a ajouté : « Nous sommes entrés dans la phase de préparation active du Forum, qui devrait se tenir dans moins d’un mois et demi ». Et allant dans le sens d’une transparence dont cette interview télévisée était le symbole, le chef de l’Etat ivoirien annonça également que les discussions du Forum seraient intégralement retransmises à la télévision afin que tous les Ivoiriens puissent y assister…  » Nous n’avons rien à cacher…  »

Autant de signes d’ouverture politique que les partenaires économiques de la Côte d’Ivoire attendaient : ce n’est pas un hasard si déjà vendredi 3 août, le chef de la délégation de l’Union européenne à Abidjan, M. Friedrich W. Nagel, annonçait à Laurent Gbagbo l’octroi d’un prêt non remboursable de 173 milliards de francs CFA par le Fonds européen de développement. Bonne nouvelle assortie d’une bonne pensée :  » La réconciliation entre tous les fils de ce beau pays est importante pour son développement « , selon les mots mêmes de Friedrich W Nagel… Apparemment, le message aura été reçu cinq sur cinq.

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